« The eventual » : les possibilités de l’événement

konecne_moznosti2.jpg

Nous avons déjà eu l’occasion de parler de la galerie Futura située dans le quartier de Smíchov à Prague. Un espace très intéressant qui présente la création artistique contemporaine. Jusqu’au 9 août prochain, la galerie propose une exposition organisée par le Fonds Régional d’Art Contemporaine (FRAC) de Bourgogne. Visite guidée avec la commissaire de l’exposition :

Eva Gonzales-Sancho, vous êtes directrice du FRAC Bourgogne, vous êtes commissaire de cette exposition intitulée en anglais The eventual. Pourriez-vous me dire comment le traduire en français pour les gens qui n’entendent pas forcément l’anglais?

«Je ne l’ai pas traduit en français dans la première version de cette exposition qui s’est déroulée au FRAC Bourgogne en 2007 mais qui était très différente. Elle présentait quatre oeuvre alors que là, on présente 11 artistes. Le titre en anglais n’est pas choisi au hasard, puisqu’il renvoie à la fois à la question de l’éventualité et de l’événement. La richesse sémantique que pouvait offrir le mot en anglais, je ne l’ai pas trouvée en français. Et j’ignore si elle existe en tchèque.»

En tchèque, ça a été traduit comme « possibilités finales ». Est-ce que ça correspond pour vous à ce que vous vouliez dire?

«Pas vraiment. Pour moi l’exposition The eventual traite d’un événement ou d’une situation qui est susceptible de se produire ou pas et qui ne pose pas la question de la fin. Par exemple vous entendez ce son derrière nous... »

C’est quelqu’un qui siffle...

«C’est quelqu’un qui siffle. Il s’agit d’une pièce d’Adrian Piper de 1970 où l’artiste siffle pendant 45 minutes une sonate de Bach. Je crois qu’elle est très parlante par rapport à l’ensemble de cette exposition. Il s’agit d’œuvres qui nous renvoient à la construction d’un espace mental comme ici, la construction d’un espace urbain avec une autre des oeuvres, la construction d’un espace naturel. Donc, toute une série d’espaces qui vont se construire de différentes façons et qui peuvent suggérer une nouvelle situation ou un événement qui va se produire ou pas. Donc il n’y a pas de fin.»

On peut avancer pour voir d’autres œuvres... Vous exposez plusieurs artistes, 11 maintenant, avez-vous des artistes du cru, d’ici en République tchèque?

«A chaque fois qu’on a travaillé à l’étranger c’est non seulement intéressant par rapport à la visibilité qui peut être donnée à notre collection, mais également très intéressant pour moi pour prendre la température de ce qui se passe là où on va. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ce projet je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas d’artiste tchèque. Ca m’a posé un problème. Je pense que c’était important qu’un artiste d’ici fasse partie de l’exposition. J’ai donc cherché dans l’ensemble des collections publiques en France pour voir le nombre d’artistes tchèques. C’est pas énorme au niveau des artistes contemporains. Il y a en effet de quoi travailler et j’espère pouvoir revenir et faire une série de visites-ateliers pour ce faire. J’ai découvert au FRAC Lorraine à Metz une oeuvre de Jan Mancuska qui avait tout à fait sa place dans cette réflexion autour de ces micro-événements.»