Explosion à Prague : plus de peur que de mal

Photo: CTK

Plus de peur que véritablement de mal, aurait-on presque envie de dire. Quelques minutes seulement après les faits, l’information relative à l’explosion d’un immeuble dans le centre historique de Prague, lundi matin, a été reprise par les médias du monde entier, provoquant une vague subite à la fois d’émotion et d’intérêt pour la capitale tchèque. Certains, comme Libération en France ou la RTBF en Belgique, ont même annoncé dans le milieu de la journée que la déflagration avait causé la mort d’au moins trois personnes. Finalement, si victimes il y a bien eu, il ne s’agit « que » d’une quarantaine de blessés essentiellement légers. Surtout, il ne s’agit nullement d’un acte terroriste comme cela a été un temps envisagé, mais plus prosaïquement d’un accident causé par une fuite de gaz.

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L’explosion s’est produite aux environs de 10H00 dans un immeuble de quatre étages du XIXe siècle situé à proximité du Théâtre national. Quarante-trois blessés ont été recensés, la plupart victimes de l’éclatement des vitres. Les recherches menées par les pompiers, les policiers et les services de secours se sont poursuivies dans l'après-midi, mais les chiens renifleurs n’ont toutefois trouvé aucune trace de victime ensevelie, alors que les premières informations avaient fait état de deux à trois personnes pouvant se trouver sous les décombres.

Bohuslav Svoboda,  photo: CTK
Environ 230 personnes qui se trouvaient dans plusieurs bâtiments adjacents ont été évacuées, tandis que l'arrivée du gaz a été coupée par mesure de précaution dans une vingtaine de maisons du quartier. Après avoir visité les lieux, le maire de Prague, Bohuslav Svoboda, a indiqué que l’immeuble où l’explosion s’est produite n'était plus stable et menaçait donc de s'écrouler. Toutefois, si les ingénieurs et la société chargée de la sécurité ont confirmé que les murs avaient bien bougé de cinq centimètres, les mesures nécessaires avaient été prises pour éviter tout risque d’effondrement. Lundi soir, l’ingénieur Petr Macháň affirmait même qu’il n’y avait plus de gros danger :

« Les immeubles voisins ne sont pas du tout menacés. Bien sûr, il y a eu des dégâts matériels importants au niveau des fenêtres, toutes les vitres ont été brisées et ce n’est pas beaucoup mieux à l’intérieur, mais la structure même de ces immeubles n’a pas été endommagée. Les personnes évacuées peuvent donc rentrer chez elles si elles le souhaitent, même si je ne sais pas dans quelle mesure il sera possible de les aider pour les réparations les plus urgentes, notamment des vitres. C’est la seule restriction que je vois, sauf bien entendu en ce qui concerne l’immeuble où s’est produite l’explosion. Les dommages y sont beaucoup plus importants, mais il n’y a de toute façon plus personne à l’intérieur. »

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Dans la soirée, à l’exception donc de l’immeuble le plus gravement endommagé, les gens évacués avaient même retrouvé leur domicile, comme le confirmait alors la porte-parole des pompiers, Pavlína Adamcová :

« Oui, les gens sont rentrés chez eux. Les équipes de secouristes sont sur place et des vitriers sont là pour procéder aux premiers travaux les plus urgents. Ils ont promis de les aider pour que les gens puissent se réinstaller chez eux. Ils seront là et travailleront au moins jusqu’à minuit. »

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Mardi matin, même si la rue Divadelní (rue du Théâtre) restait fermée et que les travaux des secouristes se poursuivaient, la vie avait donc presque repris son cours normal dans les environs du Théâtre national, où se trouvent également deux écoles supérieures, l’Académie des sciences ou encore le célèbre café Slavia. Tous ces établissements resteront néanmoins fermés dans les prochains jours.

Avant cela, lundi, le Premier ministre avait fait part de son émotion et soulignait le professionnalisme de l’ensemble des services de secours. Si Petr Nečas a exclu la possibilité d’une attaque terroriste, les raisons de l’accident étaient cependant encore inconnues.