Face à la crise du lait, les agriculteurs envisagent des actions de protestation

Photo : Commission européenne

Selon la Chambre d’agriculture de République tchèque, plus de 10 000 emplois sont menacés dans le secteur agricole en raison de la crise du lait. Si le ministère de l’Agriculture estime qu’il s’efforce d’aider le secteur grâce à des fonds européens et nationaux, les agriculteurs, eux, sont mécontents de l’approche gouvernementale. Ils envisagent d’ailleurs plusieurs actions de protestation pour faire entendre leur voix.

Photo : Commission européenne
D’après le site ihned.cz, dans toutes les régions de République tchèque, les agriculteurs expriment leur mécontentement en lien avec la crise du lait et disent envisager des manifestations, des blocages de chaînes de supermarchés et d’autres actions. Selon la Chambre d’agriculture de République tchèque, le secteur agricole a perdu neuf milliards de couronnes ces vingt derniers mois, en raison de la baisse des prix, et plus de 10 000 emplois seraient à l’heure actuelle menacés.

« Il est évident que la crise du lait ne va pas se régler toute seule, et même dans les mois à venir. D’après les estimations que nous avons à notre disposition, la situation devrait plutôt empirer, » estime la porte-parole de la Chambre, Dana Večeřová. D’après elle, la Chambre d’agriculture est prête à se lancer dans des opérations coups de poing si le ministère n’entame pas des négociations.

Photo : Ludek,  Wikimedia CC BY-SA 3.0
La semaine dernière, elle a présenté les derniers chiffres, qui montrent que les importations de produits laitiers en République tchèque ont à nouveau augmenté au cours du premier trimestre 2016, pour atteindre 6,677 millions de kilos pour le beurre. La part des importations dans la consommation tchèque de produits laitiers représente désormais 42,3%, a annoncé la Chambre.

Selon cette dernière, le ministère de tutelle a une approche trop détachée de la crise survenue après la fin des quotas laitiers européens et après la mise en place de l’embargo vis-à-vis de la Russie. « Toutes les mesures annoncées depuis août dernier pour soutenir le secteur laitier, et par là-même toute la production animalière, n’existe que sur le papier. La recherche de nouvelles destinations pour l’export est restée au point mort du côté du ministère, car on ne peut guère considérer le Sénégal, le Nigéria et la Zambie comme des destinations qui vont sauver le secteur, » estime la porte-parole de la Chambre. Des destinations où s’est justement rendu le ministère de l’Agriculture Martin Jurečka.

Marian Jurečka,  photo : ČT24
« Nous nous efforçons de trouver des solutions immédiates pour aider les agriculteurs qui se retrouvent dans cette situation difficile. Nous essayons aussi des instruments sur le long terme, afin notamment d’augmenter la part des produits locaux sur le marché tchèque, qui représente toujours un gros potentiel, » a réagi le ministère de l’Agriculture. D’après ce dernier, le problème récurrent est à chercher dans la politique des grandes chaînes alimentaires qui ont leur siège à l’étranger et qui en général, préfèrent parier sur les produits étrangers.

Le ministère rappelle également que cette année, il a injecté quelque 600 millions de couronnes dans l’élevage de vaches et de cochons, la moitié de cette somme provenant de fonds européens. 850 millions de couronnes sont également prêts à être reversés de source locale notamment pour l’amélioration de la qualité du lait. Le gouvernement a aussi approuvé 600 millions de couronnes de dédommagements destinés aux agriculteurs frappés par la sécheresse.