Festival One World, en vert : de l’Iran à l’écologie
Le 10 mars prochain débute le festival de films sur les droits de l’homme, One World. Cette année, c’est évidemment l’Iran qui occupera une place de choix dans la programmation du festival, moins d’un an après les élections présidentielles et les manifestations qui ont suivies.
De l’Iran en sera d’ailleurs question encore à plusieurs reprises dans ce festival, mais d’autres pays, où les droits de l’homme continuent d’être bafoués, seront évidemment mis en avant : la Birmanie, la Chine ou encore d’autres Etats, pas forcément dictatoriaux, mais où la banalité du mal continue à sévir. One World, c’est un des moments propices pour sensibiliser la société, d’où un projet innovant lancé cette année par l’équipe du festival. Détails avec la nouvelle directrice, Hana Kulhánková :
« La nouveauté principale, c’est que les spectateurs vont pouvoir voter pour des films qu’ils pourront projeter à leurs copains et à leurs familles par la suite. Dans le programme il n’y a pas moins de 18 films différents auxquels les gens peuvent donneur leur voix. Puis nous allons acheter les droits des films qui ont remporté le plus de suffrages et nous allons en faire des DVD. »Une autre possibilité de promouvoir l’accès du plus grand nombre à certains films et d’inciter les gens à aller au festival existe aussi : Internet, par la mise en ligne de certains documentaires. Hana Kulhánková :
« Depuis quelques années, nous essayons de mettre à disposition sur Internet quelques films, un peu avant l’ouverture du festival. Cette année, il y en a une dizaine. La plupart sont des productions europénnes, déjà projetées au festival ces deux dernières années, et qui ont remporté un certain succès auprès du public ou même des prix. »Evidemment, le festival One World ne va pas sans un projet pédagogique qui se déroule tout au long de l’année. Plutôt que d’attendre que la jeune génération vienne voir les films, ce sont les films qui viennent à eux. Karel Strachota est coordinateur du projet One World à l’école. S’il reconnaît que collégiens et lycéens tchèques sont intéressés par les films, posent des questions, il constate, non sans amertume, que ces jeunes n’ont pas le sentiment d’avoir le pouvoir de changer les choses :
« Malheureusement c’est ainsi : fin 2009, nous avons préparé un grand questionnaire. Une des questions était : ‘pensez-vous avoir une influence positive pour régler les problèmes ?’ Seuls 8% croient qu’ils peuvent faire quelque chose. C’est un chiffre alarmant. C’est pourquoi nous avons aussi un autre programme pour les lycéens : nous essayons de les motiver pour s’engager dans la société. Par exemple, après le festival, on va organiser des élections étudiantes où ils vont pouvoir ‘voter’ pour les mêmes partis en lice aux prochaines législatives. Nous voulons leur montrer qu’en votant, on influence les choses. » Comme chaque année, One World est aussi l’occasion de remettre à une personnalité le prix Homo Homini pour son travail en faveur des droits de l’homme. Souvent, ces prix sont d’ailleurs remis en l’absence de la personne concernée puisque les autorités de son pays l’ont empêchée de sortir, ou que la personne est en prison. Rendez-vous le 10 mars pour savoir qui recevra le prix. A noter encore qu’après sa clôture à Prague le 18 mars, One World continuera ensuite en régions puis à Bruxelles du 12 au 19 avril.