Foot - Coupe du monde : sereins et confiants, les Tchèques se préparent dans la tranquillité

Marek Jankulovski (derrière), photo: CTK

L'équipe de République tchèque de football poursuit sa préparation en vue de la Coupe du monde en Allemagne. Vendredi, les partenaires de Pavel Nedved se sont imposés (2-0) contre l'Arabie Saoudite en match amical. Le point sur l'état de forme des Tchèques et la troisième et dernière partie de l'entretien avec Vladimir Smicer...

Marek Jankulovski  (derrière),  photo: CTK
Après huit jours passés en stage à Seefeld, dans les Alpes autrichiennes, les Tchèques sont revenus au pays pour peaufiner leur préparation en vue de leur premier match de Coupe du monde contre les Etats-Unis, le 12 juin. Avant de prendre la direction de l'Allemagne, les protégés du sélectionneur Karel Brückner disputeront encore deux rencontres cette semaine contre deux autres pays qualifiés, eux aussi, pour la phase finale. Mardi, à Jablonec, en Bohême du Nord, les Tchèques affronteront tout d'abord le Costa Rica avant de faire leurs adieux à leur public, samedi, à Prague, contre Trinidad et Tobago.

Mais avant ces dernières mises au point, les Tchèques ont achevé, vendredi, à Innsbruck, de la meilleure des façons qui soit leur séjour autrichien en venant logiquement à bout d'un autre participant au Mondial, l'Arabie Saoudite, grâce à deux buts inscrits par Milan Baros en première mi-temps et Marek Jankulovsky, sur penalty, en toute fin de match. Une rencontre d'un niveau moyen disputée devant moins de 5000 spectateurs, mais une victoire toujours bonne pour le moral des troupes qui faisait suite à une autre plus facile acquise la veille contre une sélection du Tyrol sur le score de 8 à 0. Au-delà de ces résultats encourageants, l'entraîneur Karel Brückner retenait cependant surtout le travail accompli tout au long de la semaine :

« Le stage a rempli ses objectifs. Ce furent huit jours très éprouvants pour les joueurs, mais le groupe s'entraîne avec beaucoup d'envie et cela se ressent sur la qualité du travail. Le plus important était l'entraînement et la communication entre nous, car cela faisait deux mois et demi que nous n'avions plus été ensemble. La rencontre contre l'Arabie Saoudite faisait partie du programme, mais nous avons eu à faire à une équipe très motivée et agressive. A ce niveau-là, il ne s'agit pas seulement de préparation, chaque match est aussi une affaire de résultat, de prestige et de jeu. Il me faut féliciter les joueurs, car je dois dire que le travail et le sens des responsabilités sont les traits caractéristiques de l'équipe. »

Vladimir Smicer : « La Coupe du monde est un rêve, mais tout est possible »

Vladimir Smicer,  photo: CTK
Seuls soucis pour le coach tchèque : les blessures de certains de ses joueurs, dont celle notamment de Vladimir Smicer, qui ne lasse pas d'inquiéter le staff médical, même si le milieu de terrain des Girondins de Bordeaux poursuit son entraînement adapté et garde espoir d'être présent au rendez-vous.

Après avoir diffusé les deux premières parties de l'entretien avec l'ancien Lensois, en voici donc la troisième et dernière partie :

Vous êtes revenu en France après six saisons passées à Liverpool. Avant cela, vous aviez évolué au Racing Club de Lens. Quels changements avez-vous constaté à votre retour ? Le niveau du championnat a-t-il réellement baissé comme beaucoup d'observateurs l'affirment ?

« Oui, peut-être, c'est possible, mais c'est difficile de comparer. C'est effectivement ce que l'on entend souvent dire, mais je ne sais pas si c'est vrai ou pas. C'est vrai qu'en Angleterre, vous avez plus de stars, plus d'équipes qui sont renforcées avec les meilleurs étrangers parce que financièrement, c'est beaucoup plus intéressant en Angleterre. C'est peut-être dommage pour le foot français que tous les meilleurs joueurs partent à l'étranger, car à cause de ça, le niveau du championnat est peut-être moins relevé qu'il y a quelques années. Sinon, je pense qu'il y a toujours un bon niveau et beaucoup de nouveaux jeunes joueurs à qui on donne leur chance en championnat. Et ça, c'est bien aussi pour l'équipe de France. »

Photo: CTK
Comment avez-vous entretenu votre très bon niveau de français pendant ces six années ?

« (Il sourit) Quand je suis arrivé à Liverpool, le manager était Gérard Houiller et un de ses adjoints Patrice Bergues. Et puis il y a eu aussi plusieurs joueurs français et j'ai continué à parler français avec eux. Bien sûr, ce n'est pas pareil : j'ai oublié quelques mots, mais ça va... Je peux continuer et ça me fait plaisir. C'était plus facile pour moi de revenir en France grâce à la langue. »

Lens ne vous manque pas ?

« Ah ! Lens... Honnêtement, si Lens avait tenu à ce que je revienne absolument, je pense que j'y serais allé. Mais je n'ai pas senti la même chose qu'avant, tandis que Bordeaux tenait plus à moi. C'est pourquoi j'ai choisi Bordeaux. »

Oui, et puis il y a quand même un peu plus de soleil là-bas...

« (Il coupe) Bien sûr, bien sûr, après ça a joué son rôle aussi, mais j'étais vraiment très heureux à Lens, j'y avais beaucoup d'amis et les supporters ont toujours été formidables avec moi. Je le répète, si Lens avait vraiment tenu à moi, mon choix aurait été beaucoup plus difficile. Là, avec l'intérêt de Bordeaux, ça a été plus facile. »

Enfin, même si tous les esprits sont désormais tournés vers le Mondial, Vladimir a évoqué les souvenirs qu'il garde de son incroyable victoire en finale de la Ligue des champions l'année dernière avec Liverpool contre le Milan AC. Une finale dont il avait été un des héros en inscrivant un but et en transformant son tir au but :

« C'est toujours comme si c'était hier. Cela a été la plus belle soirée de ma carrière de footballeur. Je n'avais jamais pensé que je pourrais gagner un jour ce trophée. C'est arrivé il y a un an, mais cette coupe reste dans un coin de ma tête et dans mes yeux... Maintenant, il faut oublier et se concentrer pour essayer de gagner une autre coupe... (Il se marre) Par exemple la Coupe du monde... Non, c'est seulement un petit rêve... Mais on verra... Tout est possible ! »