Foot - Euro 2024 - Éliminatoires : des Tchèques mauvais, mais premiers
Particulièrement décevante, l’équipe de République tchèque de football n’a pu ramener mieux qu’un triste résultat nul (0-0) de son déplacement en Moldavie, lundi, pour son deuxième match de qualification à l’Euro 2024. Trois jours après son probant succès contre la Pologne à Prague (3-1), et bien qu’elle reste leader de son groupe, voici donc la Reprezentace déjà redescendue sur terre.
Que ce fût long... Long comme un jour sans pain, ou de jeûne en ces temps de Carême, mais surtout comme un match sans sel. Sans but, donc, et même sans rien grand-chose d’autre, au bout du compte, que ce petit point ramené de ce déplacement à Chinisau. Un point qui, malgré tout, et c’est bien là le seul enseignement positif de la soirée, permet aux Tchèques de conserver la première place du groupe E. Avec quatre points en deux matchs disputés, ils possédent en effet une longueur d'avance sur la Pologne, le favori du groupe E qu’ils avaient brillamment dominé à Prague vendredi et qui a, lui aussi, eu toutes les peines du monde à venir à bout de l’Albanie (1-0), à Varsovie lundi.
Au terme de ces quatre-vingt-dix minutes et quelque qui ont donc parfois semblé être une éternité, le sélectionneur tchèque Jaroslav Šilhavý a lui aussi reconnu que la Reprezentace, compte tenu de la faiblesse de sa prestation, ne méritait guère mieux que ce partage des points :
« Nous avons quatre points et si on nous avait été dit au début du rassemblement, avant la Pologne, que nous en aurions autant après ces deux premiers matchs, peut-être nous en serions-nous satisfaits. Mais là, à chaud, c’est la déception qui prédomine. Je suis très déçu, nous sommes tous très déçus, car nous étions bien évidemment venus ici avec l’idée de prendre deux points de plus. En deuxième mi-temps, nous avons mis notre adversaire davantage sous pression, nous avons eu quelques situations intéressantes, quelques tirs, mais pas de véritable occasion de but. Ne pas avoir gagné aujourd’hui est une faute de notre part. »
Certes, avec un peu plus de réussite sur une reprise à bout portant de Tomáš Souček qui s’est écrasée sur la barre transversale en fin de première mi-temps, les Tchèques, toujours privés de leur attaqunt Patrik Schick, auraient pu repartir à Prague avec dans leurs valises la victoire qu’ils étaient venus chercher.
Mais, aussi frustrant soit-il sur le plan comptable comme dans son contenu, ce 0-0 récompense aussi les efforts d’une sélection moldave qui, avec ses moyens limités, n’a non seulement jamais démérité mais aurait peut-être même mérité d’ouvrir le score dans la première demi-heure.
Reste que trois jours après avoir dominé dans les grandes largeurs une Pologne huitième-de-finaliste de la dernière Coupe du monde, la République tchèque a échoué à battre une Moldavie qui est pourtant actuellement, selon le classement de la FIFA où elle figure en 174e position, la quatrième équipe la plus faible d’Europe. Pour le capitaine Tomáš Souček aussi, cette contre-performance constitue un indéniable coup d’arrêt :
« La déception est certaine, car après le match contre la Pologne, tout le monde était enthousiaste et attendait une autre bonne performance de notre part. Nous les premiers voulions confirmer et nous n’y somme pas parvenus. Face à un adversaire qui, comme ce soir, joue de manière très compacte et regroupée, il faut marquer le plus vite possible, car plus le temps passe, plus cela devient difficile, surtout sur un terrain qui n’était pas dans un bon état. Avec tout le respect que j’ai pour la Moldavie, nous devrions être capables de nous procurer plus d’occasions et de marquer au moins une fois. »
Faire preuve de plus d’inspiration pour trouver au moins une fois le chemin des filets adverses, en un mot jouer ne serait-ce qu’un peu mieux, les Tchèques devront en être capables dès leur prochain match : un déplacement, en juin, aux îles Féroé pour une confrontation avec un autre outsider qui, dans sa configuration, risque fort de ressembler à celle, à très vite oublier donc, en Moldavie. Espérons que trois mois suffiront à cela.