Foot - Euro 2024 : « le paradoxe tchèque », une Reprezentace décevante mais presque qualifiée

Tchéquie - Les îles Féroé

Trois jours après une soirée cauchemardesque à Tirana, où elle a été corrigée par l’Albanie (0-3), l’équipe de Tchéquie de football s’est quelque peu refait la cerise en battant les îles Féroé (1-0), dimanche soir à Plzeň, en éliminatoires à l’Euro 2024. En plein doute avec un sélectionneur sur la selette, la Reprezentace, grâce à cette courte victoire et à la faveur d’un nouveau faux-pas de la Pologne, s’est néanmoins rapprochée de la qualification pour la phase finale avant ses deux derniers matchs de groupe en novembre.

On ne sait pas encore si cette victoire suffira à son bonheur et contribuera à envoyer l’équipe de Tchéquie de football en Allemagne, où se tiendra la phase finale du championnat d’Europe au printemps prochain, mais puisque, paraît-il, il faut savoir se contenter de peu pour vivre heureux, alors satisfaisons-nous de ce succès étriqué aux dépens de la 131e nation mondiale (selon le dernier classement établi par la FIFA).

Cela a été laborieux, cela a même été assez souvent pénible à regarder, mais la Reprezentace a finalement assuré l’essentiel, dimanche soir, en venant à bout des îles Féroé sur la plus petite des marges. Alors que l’on commençait à sérieusement douter de leur capacité à trouver la faille dans une défense féroïenne ultra regroupée, un penalty transformé par leur capitaine Tomáš Souček à l’entame du dernier quart d’heure (76e) a libéré les Tchèques de l’immense poids qui pesait sur leur estomac.

« Je savais que si je ne transformais pas ce penalty à 15 minutes de la fin, cela deviendrait vraiment très compliqué. C’est pourquoi j’ai pris mes responsabilités. C’est moi le capitaine et je me suis dit qu’il fallait que j’assume mon statut. Je trouve que nous avons plutôt fait une bonne première mi-temps. Nous avons eu des occasions, tiré deux fois sur les poteaux, mais ça ne voulait pas rentrer. Et contre ce type d’adversaire très regroupé, bien organisé défensivement, plus le temps passse, plus cela devient difficile. Le plus important est donc d’avoir eu les nerfs solides. Peu importe que l’on ait finalement marqué sur penalty. Dès que l’arbitre l’a sifflé, j’ai senti que c’était à moi de m’en charger pour aider l’équipe. »

Tomáš Souček | Photo: Miroslav Chaloupka,  ČTK

Au final, en plus d’éviter aux Tchèques de s’enfoncer un peu plus dans la crise, ce penalty transformé sans trembler par le milieu de terrain de West Ham vaut son pesant d’or. Le résultat nul (1-1) concédé quelques heures plus tard par la Pologne contre la Moldavie devant son public les a en effet notoirement rapprochés d’une qualification directe. Avant de se déplacer à Varsovie le 17 novembre, puis d’accueillir la Moldavie trois jours plus tard à Prague en clôture de la phase éliminatoire, la Tchéquie sait qu’elle n’a désormais plus besoin que de trois points, et donc d’un seul succès, voire peut-être même que de deux résultats nuls, pour avoir l’assurance de terminer au pire à la deuxième place de son groupe (E) et ainsi valider son billet pour l’Euro. Très probablement en compagnie de l’Albanie, surprenante première avec deux points d’avance sur la Tchéquie.

En attendant ces deux dernières échéances décisives, la question est désormais de savoir qui entraînera la Reprezentace en novembre. Très critiqué après la lourde défaite concédée à Tirana jeudi dernier, qui faisait suite au triste match nul (1-1) concédé contre cette même Albanie à Prague en septembre, le sélectionneur Jaroslav Šilhavý est plus menacé que jamais et pourrait être appelé à quitter des fonctions qu’il occupe depuis désormais cinq ans :

Jaroslav Šilhavý | Photo: Miroslav Chaloupka,  ČTK

« Bien sûr que ce n’est pas une situation agréable à vivre, mais la décision ne dépend pas de moi. Entraîner l’équipe nationale est le maximum que l’on puisse atteindre dans le football tchèque. Ce soir, je suis d’abord soulagé que nous ayons pris les trois points. Je pense que nous avons fait une très bonne première mi-temps, il nous a juste manqué un but pour concrétiser. En deuxième mi-temps, j’ai bien vu que les garçons n’y arrivaient pas. La nervosité a pris le dessus sur leur bonne volonté. Heureusement, il y a eu ce penalty... Maintenant, on verra ce que décidera le comité exécutif cette semaine. S’il estime que je n’ai plus rien à donner à l’équipe et qu’il est préférable que je parte, alors je partirai. Je suis prêt à l’accepter. »

Dans un communiqué de presse publié ce lundi, la Fédération tchèque de football a annoncé que son comité exécutif décidera du sort de Jaroslav Šilhavý ce mardi.

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