Guy Bovet au Festival international d'orgue à Prague
A l'occasion du Festival international d'orgue, dans le cadre duquel on a rendu hommage au compositeur tchèque Petr Eben, Prague a accueilli l'organiste suisse Guy Bovet. Avant son récital à la basilique Saint Jacques, Guy Bovet s'est entretenu avec Vaclav Richter.
Comment trouvez-vous l'église Saint Jacques et surtout l'instrument qu'on a mis à votre disposition ?
"C'est très intéressant, parce qu'il y a deux orgues. L'un, ancien, qui est très joli, un peu restreint mais très joli, et puis un autre, grand, on peut dire moderne, dans un buffet ancien très beau et avec beaucoup de registres."
Quel répertoire avez-vous préparé pour le public pragois?
Alors, je joue du Bach, j'improvise. Vous savez que cette série de concerts est un hommage qu'on rend au compositeur Petr Eben. Monsieur Eben va m'apporter un thème et j'improviserai. Je ferai deux improvisations sur ce thème, une sur le petit orgue dans le style ancien, et une sur le grand orgue dans un style plus contemporain. Et puis je jouerai du Liszt pour finir."
Le thème de Monsieur Eben vous sera donné à la dernière minute? Pourquoi?
"Parce que c'est comme ça qu'on fait pour les improvisateurs. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est amusant, cela met une note d'imprévu dans le concert."
Est-ce que vous connaissez, est-ce que vous aimez d'autres oeuvres de M. Eben?
"Alors, j'en ai beaucoup joué autrefois, au début de ma carrière surtout, énormément. Et puis, maintenant, j'ai pensé qu'on le jouait beaucoup ici et qu'un hommage à lui serait mieux fait, si l'on jouait une musique différente, peut-être, mais qui lui soit consacrée, si vous voulez."
Est-ce votre première prestation à Prague ou avez-vous déjà joué ici par le passé?
"Je suis venu ici déjà il y a à peu près quarante ans. Je revenais régulièrement, c'est peut-être la sixième fois que je suis à Prague. Mais tout cela sur une période de quarante ans, donc ça fait longtemps."
Quel est votre rapport vis-à-vis de la musique tchèque?
"La musique tchèque, écoutez, je connais ce qu'on connaît, ce que les organistes connaissent... Il y a un bon répertoire d'orgue. Et puis il y a naturellement la grande musique tchèque, le grand opéra tchèque. Mais disons que c'est une musique du monde, on ne peut pas vraiment en parler comme d'une musique nationale. C'est une musique qui a sa grandeur et qui est belle... Moi, je ne pense jamais que Dvorak est Tchèque, je pense que Dvorak appartient à tout le monde."