Hambourg, le débouché maritime de la République tchèque
C’est peu connu mais la République tchèque dispose d’un accès à la mer, certes modeste, mais qui a le mérite d’exister sous la forme d’un port loué auprès de la ville de Hambourg en Allemagne. Ces infrastructures, peu entretenues depuis quinze ans, ne sont guère fonctionnelles. Le ministère des Transports a donc préparé un plan de rénovation avec l’objectif d’y revoir des cargos avant la fin de l’année.
« Ces installations portuaires ont été obtenues sur la base du traité de Versailles. Le contrat a pris effet en 1929 entre la ville de Hambourg et la République tchèque, à l’époque la Tchécoslovaquie. Elle a ainsi reçu en location un territoire d’une superficie d’environ 32 000 m2. »
Avant la proclamation de l’indépendance de la Tchécoslovaquie en 1918, les pays tchèques disposaient, à travers leur appartenance à l’Autriche-Hongrie, d’un accès à la mer. Une caractéristique jugée à l’époque indispensable pour un pays industriel, ce qui explique cette disposition du traité de Versailles. Ainsi la Tchécoslovaquie, puis la République tchèque à partir de 1993, dispose d’un bail emphytéotique de 99 ans sur ce port, un contrat de location qui doit s’achever en 2028. Grâce à un atelier installé là, cette structure a longtemps servi à l’entretien et à la réparation des navires. Sous certaines conditions, l’Elbe est navigable jusqu’en Bohême et, si l’on suit le cours de la Vltava, jusqu’à Prague. Le port de Hambourg, situé à 777 kilomètres de la capitale tchèque par voie fluviale, a pu donc servir de relai pour le chargement et le déchargement des navires de commerce.Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La République tchèque a négligé l’entretien de ces infrastructures ces quinze dernières années. Voilà qui devrait prochainement changer avec une première phase de travaux d’aménagement. Lubomír Fojtů :
« Evidemment, ces ports s’utilisent aujourd’hui de façon très limitée. Et à l’heure actuelle, ils ne peuvent servir au transport maritime car l’infrastructure destinée à l’ancrage des navires est dans un état de désolation. Nous travaillons justement à remettre ces ports en service. A terme, il devrait également être possible de proposer des espaces à louer pour les entreprises de logistique principalement dans le domaine du transport. »Présenté ce lundi par le ministère des Transports, le plan de redynamisation de la zone portuaire de Hambourg table sur un retour des cargos avant la fin de l’année. Au total, 100 à 150 millions de couronnes (entre 3,5 et 5,5 millions d’euros) pourraient être investies pour reconstruire les bâtiments administratifs et proposer des locaux aux entreprises tchèques.
Les autorités tchèques expriment leur volonté de revitaliser leur port au moment même où son existence apparaît potentiellement menacée. Le quotidien allemand Die Welt raconte que, dans le cadre de la candidature de Hambourg pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024, il serait question de la construction d’un nouveau pont à l’emplacement de l’espace portuaire tchèque. Pour Lubomír Fojtů, cela ne remettrait pas en cause le débouché maritime tchèque :
« En principe, nous disposons d’un contrat valable avec l’Allemagne de location et d’utilisation de ce territoire mais aussi d’accès libre à la mer. Et si le projet olympique venait à menacer notre terrain, il faudra dans ce cas discuter d’un territoire de rechange. »A l’instar du consul honoraire de la République tchèque à Hambourg Christian Ancker, Lubomír Fojtů estime de toute façon qu’en l’état, le projet olympique allemand n’empêcherait pas l’accès des navires aux installations portuaires tchèques. A Prague, le plan de redynamisation de cet espace doit être discuté au niveau gouvernemental ce mercredi.