La République tchèque va échanger ses ports à Hambourg et relancer leur activité

Le port tchèque à Hambourg, photo: Doris Antony, CC BY-SA 3.0 Unported

La République tchèque, pays enclavé au cœur de l’Europe, a, contre toute attente, un accès à la mer. En l’espèce, cette ouverture vers le large se trouve à Hambourg, en Allemagne, où elle dispose d’un port loué à la ville hanséatique. Ce dernier devrait sans doute faire l’objet d’un échange, très bientôt, avec un autre emplacement, car Hambourg envisage en effet des travaux dans la zone où se trouvent ces ports tchèques, en lien avec sa candidature olympique pour 2024.

Le port tchèque à Hambourg,  photo: Doris Antony,  CC BY-SA 3.0 Unported
C’est en effet une chose peu connue, dont Radio Prague vous avait déjà parlé en avril dernier (http://radio.cz/fr/rubrique/faits/hambourg-le-debouche-maritime-de-la-republique-tcheque). La République tchèque a un débouché maritime, et à Hambourg, grande ville portuaire au bord de la mer du Nord, trois ports, appelés Moldauhafen, Saalehafen et Peutehafen. Ces zones portuaires tchèques font l’objet d’un bail emphytéotique avec la ville, sur la base du Traité de Versailles. Un bail signé en 1929 pour une durée de 99 ans.

Ces infrastructures sont peu usitées et, surtout, dans un état déplorable depuis une quinzaine d’années. Mais le gouvernement actuel, qui a décidé de reprendre les choses en main, a approuvé l’année dernière un projet de revitalisation et entend bien exploiter à nouveau le potentiel commercial de ce débouché maritime, ce que confirmait en début de semaine le ministre des Transports, Dan Ťok, en déplacement dans la métropole allemande :

Dan Ťok,  photo: Filip Jandourek,  ČRo
« La République tchèque ne veut pas perdre ses espaces portuaires. Nous voulons continuer de naviguer sur l’Elbe depuis la République tchèque jusqu’à Hambourg. »

Si le ministre était lundi dans ville hanséatique, c’est pour une raison bien précise : ces zones portuaires tchèques vont en effet faire l’objet d’un échange afin de pouvoir être intégrées dans le projet d’aménagement prévu par Hambourg dans la perspective de sa candidature aux JO de 2024. La proposition est venue de la municipalité de Hambourg il y a trois mois, et la République tchèque, par la voix de son ministre, y voit une perspective avantageuse :

« L’objectif de ma venue était de visiter les lieux. Je pense que le nouvel emplacement proposé est même plus avantageux que celui qui était le nôtre jusqu’à présent. Donc la République tchèque en tirerait des bénéfices supplémentaires. »

Lubomír Fojtů,  photo: ČT24
30 000 m2 : c’est la taille du nouvel emplacement envisagé qui correspond exactement à la surface totale des zones portuaires tchèques actuelles. Lubomír Fojtů, qui est à la tête de la Direction des voies nautiques, se dit satisfait du potentiel de la zone de remplacement :

« La profondeur de l’eau convient bien mieux au passage des cargos. On peut tout-à-fait envisager que des bâtiments avec une flottaison de 11 mètres de profondeur viennent y accoster. »

Côté allemand, on se félicite aussi de la reprise en main des zones portuaires tchèques, en rappelant que la République tchèque est un des partenaires commerciaux les plus importants de l’Allemagne. Pour la République tchèque, Hambourg est un débouché important, puisque 60% des exportations tchèques vers l’outre-mer partent justement de ce port.

Le port tchèque à Hambourg,  photo: Dirtsc,  CC BY-SA 3.0 Unported
A l’origine, le projet de revitalisation des zones portuaires tchèques tablait sur un budget allant de 100 à 150 millions de couronnes (entre 3,5 et 5,5 millions d’euros), pour reconstruire les bâtiments et remettre la zone en état. Reste à savoir s’il ne faudra pas revoir à la hausse cette estimation, car désormais la République tchèque va devoir investir dans le nouveau port pour faire en sorte qu’il soit opérationnel. Mais il semblerait qu’elle n’échappe pas pour autant à l’injection de fonds dans ses anciennes infrastructures en piteux état.