Hausse inquiétante du chômage en République tchèque

Le taux de chômage en République tchèque à la fin du deuxième trimestre de cette année s’élevait à 6,4 %, soit une augmentation de 2,2 points par rapport à juin 2008. Le nombre de chômeurs était de 333 900, ce qui est la plus importante augmentation depuis 1999. Les spécialistes considèrent comme tout à fait exceptionnelle la rapidité avec laquelle le marché de travail réagit aux difficultés économiques du pays.

Selon l’analyste de la banque ČSOB, Petr Dufek, la hausse du chômage en République tchèque va encore se poursuivre, mais à une cadence moins rapide, pour atteindre jusqu’à 8 % dans les prochains mois. Il ne faut pas s’attendre à une amélioration avant le milieu de l’année prochaine, où un nombre plus important de nouveaux emplois pourraient être créés. Actuellement la situation la plus difficile est signalée dans les régions de Bohême du Nord et de Moravie du Nord, ce que confirme Svatava Baďurová, de l’agence pour l’emploi de la ville d’Ostrava:

«L`évolution de cette année est très négative. Par rapport à l’année dernière le nombre de demandeurs d’emploi à Ostrava a augmenté de 34 %, soit près de 5 000 personnes. En comparaison avec l’année dernière, le nombre de postes disponibles a diminué de 80 %. Les offres d’emplois sont extrêmement limitées.»

Boris Dlouhý, de l’Union de l’industrie et des transports, estime que la situation pourrait encore se détériorer:

«Selon les informations qui nous viennent du secteur industriel, certaines entreprises réduisent leur production à 30% de leur capacité et le nombre de licenciements dans ces entreprises ne correspond pas à cette réduction. Cela signifie qu’il faut s’attendre encore à de nouveaux licenciements.»

L’analyste de la Reiffeisenbank, Helena Horská, rappelle que le chômage varie selon les catégories d’employés:

«Ce sont les personnes en fin d’études, donc les demandeurs d’emploi très jeunes, qui sont les plus touchées. Mais la situation est difficile aussi pour les travailleurs dans l’industrie, donc dans les domaines de la production. Certains chômeurs cherchent une issue à leur situation en acceptant de travailler en sous-traitance avec une licence professionnelle.»

D’autres employés acceptent une diminution de leur salaire, une réduction du nombre d’heures de travail et des congés obligatoires, autant de décisions qui s’avèrent toutefois encore insuffisantes pour sauver leur entreprise et leur travail.

Ce sont les personnes ayant fait des études supérieures qui sont les moins défavorisées avec un taux de chômage qui ne dépasse pas 1,9 % dans leur catégorie. Pour les personnes ayant fait des études secondaires, le nombre de chômeurs s’élève à 4,4 %, et parmi les employés ne possédant qu’une formation primaire le taux de chômage grimpe jusqu’à 23,8 %.

Pourtant, par rapport aux autres pays européens, la situation des Tchèques n’est pas la plus inquiétante. Selon les données publiées par Eurostat, en juin dernier, avec un taux de 6,3 % la Tchéquie se trouvait toujours en dessous de la moyenne de l’Union européenne, qui s’élevait à 8,9 % et même à 9,4 % dans la zone euro.