Hausse possible des salaires des fonctionnaires tchèques

Les fonctionnaires, qui demandent au gouvernement d'accomplir ses promesses et revendiquent donc une hausse de leurs salaires, viennent de remporter un certain succès.

Jusqu'à maintenant les fonctionnaires tchèques, les enseignants, le corps médical, les employés de l'administration, les policiers et autres, avaient droit à la moitié du treizième et quatorzième mois. Dans le cadre de la réforme des finances, qui entraîne surtout des restrictions budgétaires, ce droit devait être aboli, au profit d'une transformation du système de leur rémunération. Au lieu de treize catégories, ce système en compterait seize, mais avec les mêmes moyens financiers. Les syndicats ont, immédiatement, élevé la voix contre un tel projet. A leur avis, la majorité des fonctionnaires, des enseignants et des employés du corps médical seraient confrontés à une baisse de leurs salaires. Les enseignants ont menacé de faire grève à la rentrée scolaire, les autres fonctionnaires n'ont pas caché qu'ils protesteraient fermement contre la réalisation d'un tel projet et descendraient, le cas échéant, dans la rue.

Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Zdenek Skromach, a été obligé de battre en retraite. Il a présenté un projet sur lequel il n'a pas consulté le gouvernement : les fonctionnaires continueront à percevoir la moitié de leurs treizième et quatorzième mois. Coût de l'opération : 200 millions d'euros. Où les trouver, alors que le cabinet de Vladimir Spidla lutte pour faire accepter au Parlement son projet de réforme des finances publiques, basé, justement, sur des restrictions dans tous les domaines. Le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, est catégorique : le projet du budget de l'Etat a été discuté par le cabinet, et il ne compte pas avec une telle dépense.

Ce n'est pas tout : la ministre de l'Education, Petra Buzkova, revendique l'introduction d'une quatorzième catégorie de salaire pour les enseignants. Au lieu d'un salaire maximum de 600 euros par mois, un enseignant pourrait en gagner 700. De leur côté, les enseignants ne font pas confiance au gouvernement. Ils pensent qu'il ne tiendra pas ses promesses et se préparent à un mouvement de grève pour la rentrée scolaire. Leurs représentants syndicaux lancent une mise en garde : la grève ne devrait pas durer trois jours, mais plusieurs semaines. On peut donc s'attendre à un automne bien chaud.