Hébergement des réfugiés ukrainiens : les capacités bientôt épuisées
Alors que plus de 150 000 visas spéciaux ont déjà été délivrés à des réfugiés ukrainiens en République tchèque, le pays voit ses capacités d’accueil « pratiquement épuisées » et craint de ne pouvoir bientôt offrir qu’un hébergement d’urgence aux personnes fuyant la guerre.
Faisant face à une arrivée massive de réfugiés d’Ukraine, la République tchèque craint de ne bientôt plus être en mesure d’offrir autre chose qu’un hébergement « peu confortable » aux personnes fuyant l’invasion russe de leur pays. A Prague et à Brno, notamment, une partie des demandeurs d’hébergement sont déjà accueillis dans des gymnases. Les structures d’hébergement de la région de Bohême centrale sont également débordées.
Estimant que d’ici deux semaines, même les centres d’hébergement temporaires seraient complets, la République tchèque a demandé de l’aide par le biais du mécanisme de protection civile de l’Union européenne, a déclaré samedi 12 mars le ministre tchèque de l’Intérieur, Vít Rakušan. Ainsi il a réclamé 25 bâtiments modulaires qui permettraient d’héberger 50 000 personnes. L’Etat n’aurait recours à ces logements modulaires qu’une fois que les gymnases et autres bâtiments en dur seront complets, a-t-il précisé.
Dimanche 13 mars, les présidents de régions tchèques se sont par ailleurs réunis avec le ministre de l’Intérieur Vít Rakušan pour discuter des règles d’hébergement des réfugiés. Le gouvernement souhaite définir trois catégories d’hébergement en fonction de la durée du séjour (jusqu’à 30 jours, trois mois ou plus) et du type d’hébergement (en établissement hôtelier ou chez des particuliers, avec ou sans repas) ; les établissements ou particuliers hébergeant des réfugiés se verraient accorder des subventions en fonction de ces catégories. D’après plusieurs présidents de région, c’est à l’Etat de trouver un modèle d’incitation pour le logement chez les particuliers ; il ne devrait également pas incomber aux régions et aux municipalités de compenser les coûts supplémentaires sur leur budget. Lundi 14 mars, les présidents de régions doivent remettre au gouvernement leurs exigences en matière de gestion de la crise des réfugiés.
La construction de camps de réfugiés a également été évoquée ces derniers jours, mais selon le maire de Prague Zdeněk Hřib, il existe « un consensus de base sur le fait qu’il s’agit d’une sorte d’option d’urgence dans laquelle nous ne voulons pas vraiment nous engager ». Selon le chef de l’Association des régions de la République tchèque et gouverneur de la Bohême-du-Sud, Martin Kuba (ODS), les régions ont déjà identifié des endroits où des camps de réfugiés pourraient être établis lorsque les autres capacités d’hébergement seront épuisées. Il pourrait par exemple s’agir d’anciens sites militaires.