Mondial de hockey sur glace : à Prague et à Ostrava, deux grandes semaines de fête à venir

Événement forcément très attendu dans un pays fou de hockey sur glace, le championnat du monde démarre en Tchéquie ce vendredi 10 mai. Neuf ans après une édition marquée par un record d’affluence, et bien que la sélection tchèque ne fasse désormais plus partie des principaux favoris pour le titre, une immense fête populaire se prépare une fois encore à Prague et à Ostrava, les deux villes où se déroulera la compétition jusqu’au 26 mai.

Il n’est pas forcément besoin d’apprécier l’hymne officieux de ce championnat du monde, l’entraînant tube « Hell.o » interprété par la jeune chanteuse tchèque Lenny, dont l’air résonnera ce vendredi soir lors de la cérémonie d’ouverture qui précédera l’affrontement entre la Tchéquie et la Finlande à Prague, puis avant chaque match du tournoi durant les deux semaines qui suivront, pour se réjouir à l’idée de voir ce championnat du monde tant attendu enfin débuter.

Lenny - Hell.o

Disons les choses telles qu’elles sont : pour qui aime le hockey sur glace et souhaite vivre une expérience du jeu authentique et inoubliable, il n’existe pas beaucoup de meilleures destinations ailleurs dans le monde que la Tchéquie. La dernière fois que cette dernière a accueilli la compétition, en 2015, un peu plus de 740 000 spectateurs avaient assisté à l’ensemble des matchs et ainsi établi un nouveau record d’affluence.

O2 Arena | Photo: Miloš Ruml,  ČTK

Les deux salles retenues à l’époque, l’O2 Arena à Prague et à la ČEZ Aréna à Ostrava (rebaptisée Ostravar Aréna depuis), qui seront les mêmes cette année, étaient toujours restées très copieusement garnies même pour les matchs moins attractifs pour le grand public qui ne concernaient ni la Tchéquie, ni les autres grandes nations du jeu comme le Canada, la Russie, la Suède ou la Finlande.

Ostravar Arena | Photo: Jaroslav Ožana,  ČTK

En raison de la place qu’il occupe dans l’histoire de leur pays, les Tchèques entretiennent une relation toute particulière avec le hockey, et ils ne manquent jamais l’occasion de montrer à quel point cet amour pour le plus rapide des sports collectifs est fort. On se souvient ainsi combien, en 2015, l’O2 Arena et ses 17 000 places avait tremblé sur ses fondations après qu’un but décisif du légendaire Jaromír Jágr avait qualifié la Reprezentace pour les demi-finales.

Neuf ans plus tard, l’enthousiasme est toujours le même et les organisateurs tchèques ont une nouvelle fois mis les petits plats dans les grands pour faire de ce Mondial une autre grande fête. Malgré l’absence de la Russie, dont les équipes sont toujours exclues des compétitions internationales en raison de la guerre en Ukraine, et bien que les play-offs de la prestigieuse NHL continuent de battre leur plein en Amérique, empêchant ainsi certaines des plus grandes stars du jeu d’être présentes en Tchéquie, c’est d’abord un tournoi qui promet beaucoup sur le plan sportif qui s’ouvre.

Tenant du titre, le Canada en sera comme de tradition un des principaux favoris, au même titre que la Suède, la Finlande ou encore les États-Unis, voire même peut-être la Slovaquie ou l’Allemagne, finaliste surprise l’année dernière. Avec trois joueurs ayant évolué dans des clubs de l’Extraliga tchèque cette saison, la France, qui disputera tous ses matchs de groupe à Ostrava, s’efforcera d’abord d’assurer son maintien dans l’élite mondiale avant, pourquoi pas, de rêver d’une qualification pour les quarts de finale.

L’équipe tchèque | Photo: Kateřina Šulová,  ČTK

Guère convaincante lors de ses matchs de préparation, souvent décevante ces dernières années, la Tchéquie rêve, elle, bien évidemment de remonter sur le podium. Mais avec seulement neuf joueurs estampillés NHL dans le groupe retenu par l’entraîneur Radim Rulík, et sans véritable élément hors pair, la Reprezentace, dont un beau parcours apparaît pourtant essentiel pour le bien de la compétition, n’apparaît désormais plus en mesure de rivaliser avec les meilleures sélections sur toute la durée d’un tournoi aussi long qu’un Mondial. Depuis leur dernier sacre en 2010, les Tchèques n’ont ainsi plus décroché que deux petites médailles de bronze et ont davantage frustré leurs supporters qu’ils ne leur ont fait vivre de moments de bonheur.

Photo: Václav Šálek,  ČTK

Dès ces vendredi et samedi, les deux premiers matchs contre la Finlande et la Norvège, donneront une idée plus concrète des ambitions qui peuvent être celles des Tchèques. Deux victoires permettraient bien évidemment de créer un élan d’enthousiasme, mais que tous les amateurs de hockey venus spécialement en Tchéquie pour ce Mondial se rassurent : quels que soient les résultats de sa Reprezentace, le public tchèque saura les accueillir comme il se doit pour faire des quinze jours à venir une grande fête du sport.