Hockey – Mondial : quand le public tchèque supporte la « Francie »

Photo: CTK

Le championnat du monde de hockey sur glace organisé en République tchèque est entré dans sa dernière semaine. En enchaînant trois victoires consécutives d’abord contre la France (5-1), jeudi dernier, puis contre l’Autriche (4-0) et l’Allemagne (4-2) samedi et dimanche, la République tchèque a, sans surprise, assuré sa qualification pour les quarts de finale du tournoi. Jaromír Jágr et ses partenaires connaîtront leur adversaire pour les play-offs mardi à l’issue de la dernière journée de la phase de poules. Avant d’affronter la Suède ce lundi soir, puis de finir avec la Lettonie mardi pour un dernier match peut-être décisif pour son maintien dans l’élite mondiale, l’équipe de France avait, elle, d’autres préoccupations.

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Un public tchèque (plus de 15 000 spectateurs) qui scande des « Francie, Francie » pour supporter les Bleus, cela ne s’est probablement encore jamais vu, ou alors nous n’en avons pas souvenir. C’est pourtant ce qui s’est produit samedi après-midi à l’O2 Arena, lorsque l’équipe de France, grâce à deux buts inscrits en l’espace d’une minute, a égalisé à 3-3 dans le troisième tiers-temps de son match contre le Canada. Et si les Canadiens ont finalement fait respecter la logique en s’imposant de justesse (4-3) et en signant leur sixième victoire consécutive depuis leur entrée en matière dans ce Mondial, c’est avec les honneurs que les Français sont sortis de la glace. Auteur de nombreux arrêts, leur gardien Ronan Quemener, qui disputait son premier match sous le maillot frappé du coq, a longtemps retardé l’échéance contre les Crosby, Giroux et autres stars du hockey mondial :

« C’était une super expérience, surtout avec ce public tchèque qui nous a poussés tout au long du match. Cela restera un beau souvenir malgré la défaite. Aujourd’hui, nous avons montré que nous sommes capables de rivaliser avec tout le monde quand nous mettons de l’intensité et du cœur. Si tout le monde continuait à aller au charbon et continue de se battre pour ce maillot, nous pouvons espérer gratter encore des points contre des grosses équipes. »

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Deux jours plus tôt, c’est dans une tout autre ambiance que l’équipe de France avait évolué contre la République tchèque, autre gros morceau du groupe A. S’ils ont longtemps résisté et n’étaient encore menés que d’un petit but (1-2) à l’entame du troisième tiers-temps, les Bleus ont néanmoins craqué une fois le troisième but encaissé. Largement défaits (1-5), l’attaquant Yorick Treille en avait gros sur la patate et plein les bottes à l’issue du match :

« Cela a été compliqué dès le début du match. On a lutté avec nos armes, on a tout donné, on a bien défendu mais on est tombés sur plus fort ce soir, donc il n’y a pas grand-chose à dire. »

-Vous avez trois matchs très compliqués : la République tchèque, le Canada et la Suède. A priori, la République tchèque était peut-être la plus prenable des trois. Avec quelles ambitions avez-vous abordé ce match ?

« Ce soir, on voulait gagner, on voulait garder le résultat le plus serré possible le plus longtemps possible et c’est ce qu’on a fait. On n’était pas loin de tenir notre plan de match, mais malheureusement, on a craqué à la fin. Ce sont des petites erreurs qui font que l’on prend des buts. Notre gardien a été solide, il s’est battu, il a fait un gros match et après, nous, on a essayé de l’aider comme on pouvait mais on a un peu craqué sur la fin. On est déçus, mais c’est sûr qu’en face, c’est très fort. »

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-Vous avez beaucoup de mal quand même à tenir le palet et à sortir de votre zone défensive. Après les deux premiers tiers-temps il y avait trente-deux lancers pour les Tchèques contre douze pour vous, cela fait quand même une grosse différence…

« Bien sûr, on a du mal parce que ça va plus vite, ils sont mieux organisés que nous, et nous, on se contente de faire du sauve-qui-peut, on essaie juste de mettre les palets dans les bandes et on essaie de les sortir mais on les redonne à chaque fois. On n’a pas réussi à jouer avec le palet du tout et on a été dominés. C’est comme ça, c’est frustrant. »

Avec trois points pour une victoire en cinq matchs, la France ne réalise assurément pas le Mondial qu’elle espérait à Prague, malgré des prestations dans l’ensemble loin d’être déshonorantes. Après la Suède ce lundi soir, elle affrontera la Lettonie mardi avec peut-être l’obligation de gagner sous peine d’être reléguée à l’étage inférieur et de ne pas pouvoir participer au Mondial avec les grandes nations l’année prochaine. Ce serait forcément problématique dans l’optique du championnat que la France co-organisera avec l’Allemagne en 2017…