Inspirez, expirez… En Tchéquie, des restrictions allégées pour le sport en plein air
Bonne nouvelle pour les sportifs amateurs en République tchèque : suite à l’assouplissement des restrictions annoncé par le ministre de la Santé lundi, une pratique collective en plein air est de nouveau possible. A condition de respecter une distanciation physique de dix mètres, jusqu’à six groupes de deux personnes sont désormais autorisés à se rassembler sur un même terrain ou équipement de sport. Le port d’un masque pas plus qu’un test Covid négatif ne sont par ailleurs nécessaires.
Avec le retour des beaux jours et l’amélioration régulière, depuis désormais plusieurs semaines, de la situation épidémiologique, le gouvernement a donc décidé de lâcher un peu de lest en autorisant de nouveau une pratique sportive collective en plein air. Depuis plusieurs mois, seule une pratique individuelle était possible pour le grand public. La mesure concerne donc les équipements sportifs non couverts, comme par exemple une piste d’athlétisme ou un terrain de football.
Une distance minimale de dix mètres devra néanmoins être respectée entre les différents groupes. Au-delà du nombre de participants, limité à un maximum de douze, il s’agit là de la nouvelle principale restriction. S’il se félicite de la décision du ministère, Jan Boháč, le secrétaire général de l’Union tchèque des sports (ČUS), une vaste organisation qui chapeaute l’ensemble des fédérations et clubs sportifs en République tchèque, affirme néanmoins ne pas bien comprendre l’intérêt de cette mesure :
« Je ne sais pas comment cette idée d’une distance de dix mètres a vu le jour. Ce que je sais, c’est que pendant près d’un an, ce sont deux mètres qui ont été exigés. Et maintenant, le ministère décide que dix mètres sont nécessaires… On peut quand même se poser des questions sur le bien-fondé d’une telle restriction. Quand je vois les marchés en plein air ou comment les choses se passent dans certains endroits, dans les commerces, aucune distance pas même de deux mètres n’est respectée. Il est dommage qu’aucun épidémiologiste, alors qu’ils comprennent tout cela parfaitement, n’ait pris la peine de contacter les responsables du monde du sport pour au moins discuter des mesures nécessaires pour permettre une pratique en toute sécurité. »
Pour l’heure, selon les strictes mesures sanitaires toujours en vigueur en République tchèque, les rassemblements restent limités en théorie à un maximum de deux personnes en intérieur comme en extérieur. Sur ce point aussi, la décision du ministère de la Santé constitue donc une avancée pour des sportifs amateurs, comme s’en félicite Jan Boháč qui, malgré certaines objections légitimes, préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide :
« Il faudra s’adapter pour respecter ces dix mètres. En même temps, comment voulez-vous contrôler ? Qui va venir mesurer s’il y a bien dix mètres entre deux groupes de personnes qui font du sport, et qui sont donc en mouvement ? Vous allez sanctionner les gens ? Mon avis est que ces dix mètres sont juste un chiffre en l’air, il n’y a aucune considération pratique là-dedans. Mais les entraîneurs sauront s’adapter à ces conditions, quelle que soit la discipline. L’essentiel est ailleurs. Le plus important est que les enfants puissent reprendre une pratique sportive en plein air, sortir de chez eux, revoir leurs amis, échanger entre eux. Même à dix mètres les uns des autres, il est possible de vivre un peu plus normalement. »
Outre le fait qu’elle ne lève donc pas l’obligation de veiller au respect d’une distanciation sociale et physique, cette évolution de la réglementation n’autorise donc pas non plus la reprise d’une activité sportive collective et de contact telle que pratiquée « en temps normal ». Les salles et autres établissements couverts et clos, comme les piscines restent pour le moment fermés. Cette pratique demeure exclusivement réservée aux publics prioritaires, parmi lesquels notamment les sportifs professionnels ou de haut niveau. Sur ce point, les amateurs, et peu importe qu’ils aient des fourmis plein les jambes, doivent, eux, continuer à prendre leur mal en patience.