Investissement gouvernemental dans le développement de la région de Brdy où Washington veut installer un radar
La commission gouvernementale pour le développement de la région de Brdy a tenu, jeudi, ses premières assises. L'objectif de la commission est de coordonner les projets d'investissement dans les communes voisines du terrain militaire de Brdy où les Etats-Unis aimeraient installer un radar antimissile.
Un très important investissement - d'un montant de plus de 37 millions d'euros, est destiné au développement des infrastructures de la région: un quart sera débloqué par le gouvernement, le reste à partir des fonds européens. Des points d'interrogation planent sur cette forme d'aide régionale nullement standard à laquelle le cabinet Topolanek a donné son feu vert: ne s'agit-il pas d'une sorte de motivation pour que les communes concernées par la potentielle installation du radar soient d'accord ? Une hypothèse que le chef de la commission, le vice-ministre des Finances Ivan Fuksa, a catégoriquement rejetée, au micro de la Radio tchèque :
« A la réunion ministérielle tenue en septembre dernier à Spalene Porici, en présence des maires des communes concernées, le chef du cabinet Mirek Topolanek les a assurés que ces moyens financiers leur seraient accordés sans tenir compte du fait si le radar sera installé dans cette région ou non. Pourquoi donc justement, Brdy ? C'est parce que la région est depuis plusieurs décennies, pratiquement depuis 1920 déjà, un terrain militaire. Ainsi, de nombreuses communes directement voisines de ce terrain n'ont pas bénéficié des conditions naturelles de développement et elles se trouvent aujourd'hui encore dans une situation analogue à celle des communes de la Sumava au temps du rideau de fer. »
Les moyens financiers seront utilisés pour l'édification d'un système de canalisation et d'épuration des eaux, d'éclairage et, notamment, pour la construction de routes puisque beaucoup de communes sont coupées des voies principales.
La commission compte treize membres - des représentants des ministères et des régions de Bohême centrale et de Plzen. Josef Vondrasek est le maire de la ville de Rozmital, et il représente la Ligue des maires qui sont catégoriquement contre l'installation du radar. Pourquoi donc est-il d'accord pour accepter cette aide du gouvernement ?
« L'intention d'installer le radar américain a amené le Premier ministre dans notre région et il a pu se persuader qu'elle avait vraiment besoin d'une aide économique. La campagne tchèque, en général, a besoin d'aide, mais c'est toujours comme cela que l'aide est apportée progressivement, d'une région à une autre. Quant à nous, nous croyons ce que le chef du cabinet a dit et nous ne lions pas cet argent avec le radar, en tout cas, ce sera encore une course de longue haleine... »
La majorité des communes voisines du terrain militaire de Brdy refusent l'installation du radar. Les citoyens qui y sont opposés sont plus nombreux que ceux qui sont pour. L'opposition au Parlement est aussi contre le radar et demande l'organisation d'un référendum sur la question.