Mercredi, le cabinet de Mirek Topolanek s'est réuni dans la région des Brdy (chaîne de petites collines au sud-ouest de Prague) pour discuter, entre autres, de l'aide financière nécessaire au développement de la région. Pourtant, c'est le radar américain qui pourrait y être implanté qui était au centre de l'attention.
Mirek Topolanek, photo: CTK
Il est de coutume que, de temps à autre, le cabinet ministériel se réunisse dans des régions qui connaissent certains problèmes au lieu de rester enfermé dans les salles du siège du gouvernement à Prague. Mercredi, le Premier ministre Mirek Topolanek et les membres de son cabinet se sont déplacés à Spanele Porici, une commune située dans les monts des Brdy qui s'étendent du sud-ouest de Prague jusqu'à la grande ville industrielle de la Bohême de l'ouest, Plzen. Pourquoi avoir choisi cette région ? Parce que c'est ici que pourrait être installé le radar américain qui ferait partie, avec une base antimissile en Pologne, du système de défense américain en Europe centrale. Un projet qui suscite bien des controverses et le refus de la majorité des habitants et des pouvoirs publics locaux. Pourtant, le Premier ministre a démenti les informations selon lesquelles le gouvernement voudrait acheter les représentants de l'administration locale pour qu'ils acceptent l'implantation du radar américain. Mirek Topolanek a insisté sur le fait que cette région, où se trouve un très vaste terrain militaire, a été délaissée dans le passé et qu'elle a besoin d'une importante aide financière pour son développement. Les maires des communes de la région sont heureux d'apprendre que le gouvernement les aidera financièrement dans la réalisation de divers projets d'urbanisation, mais affirment que cela n'a aucun rapport avec le radar américain. Lors de leur rencontre avec le Premier ministre, les maires des communes qui ne se trouvent pas dans les environs du terrain militaire ont exprimé leur surprise d'être écartés des subventions. Une commission spéciale sera créée pour le contrôle de l'utilisation de l'aide financière de l'Etat. Quelle sera son utilisation ? Réponse d'Ivan Fuksa, président de la commission :
« Je pense qu'il est inutile de penser à de grands projets de zones industrielles comme en Italie. Il est préférable d'investir dans l'infrastructure, dans le réseau des communications, dans les transports, par exemple les voies routières conduisant à Rozmital ou Plzen. »
Des centaines de millions de couronnes seront donc versées à la région qui en a bien besoin après des dizaines d'années de présence militaire aussi bien tchécoslovaque que soviétique, sous le régime communiste. Le radar américain sera-t-il installé à Misov, l'endroit choisi par les spécialistes des Etats-Unis ? Pour l'instant les groupes de travail tchèque et américain se sont mis d'accord sur 18 points du futur traité. D'après le chef des experts tchèques, Tomas Pojar, vice-ministre des Affaires étrangères, les négociations sont en bonne voie et devraient contribuer à une plus grande sécurité de la Tchéquie.