« J’ai fait mes premiers rêves en français au bout de deux mois »

Un an en France

L’Institut Français de Prague (IFP) célèbre cette année le dixième anniversaire d’Un an en France, un programme qui permet à des lycéens tchèques d’étudier en France une année durant. Pour marquer le coup, une rencontre entre anciens et futurs participants au programme a été récemment organisée.

Klára Cibulová,  photo: Archives de Klára Cibulová
En l’espace de dix ans, l’IFP et ses partenaires ont permis à quelque 450 élèves tchèques en classe de première de se rendre dans des lycées de partout en France qui ont tissé des partenariats avec la Tchéquie. Partie en France en 2009, Klára Cibulová, qui est aujourd’hui comédienne en France et en République tchèque, a été la première élève à participer au programme.

« Le programme n’existait pas encore en réalité. Je recherchais désespérément un organisme pour partir en France et j’ai fini par demander à un vigile à la sortie de l’Institut français. Il m’a filé un numéro sur un bout de papier. J’ai appelé et je suis tombée sur Jiří Votava, qui travaillait alors pour l'Institut Français. Il m’a demandé de lui envoyer mon CV. Deux semaines plus tard, il m’avait trouvé le lycée parfait, avec une option théâtre, à Avignon. Puis il a appelé d’autres élèves et c’est comme ça qu’est né Un an en France. Moi, je ne parlais pas français et n’y comprenais rien, mais j’avais ce désir de partir en France. »

Passionnée de philosophie, Klára Cibulová a rapidement progressé, malgré un niveau de français débutant.

« J’ai fait mes premiers rêves en français au bout de deux mois. Je me réveillais la nuit pour consulter dans le dictionnaire le mot qui me manquait pour pouvoir continuer à rêver… C’était extraordinaire ! Cela a été dur, mais je ne regrette pas. »

Venue de Paris tout spécialement pour le dixième anniversaire d’Un an en France, Klára Cibulová entendait convaincre quelques jeunes Tchèques de marcher sur ses pas ou rassurer les candidats à l’aventure un peu inquiets par la perspective de passer un an loin de chez eux. Parmi ces lycéens téméraires, Sofie Benarová, qui partira à Dijon à la rentrée prochaine :

« L’année prochaine, je serai en première et passerai donc le baccalauréat de français. C’est un challenge pour moi. Je pense que ce sera dur, mais il faut y aller ! Pour l’instant, je sais que je passerai la semaine à l’internat et les week-ends dans une famille d’accueil. Puis je reviendrai en Tchéquie pendant les vacances. Bien sûr, je veux améliorer mon français, mais j’aime aussi cuisiner des plats français, alors ce sera l’occasion de découvrir un peu plus la cuisine et la culture françaises ! »

Un an en France
Également présent à la cérémonie, le directeur de l’IFP, Luc Lévy, se félicite du succès du programme. Nous en avons profité pour lui demander s’il ne serait pas envisageable de lancer un programme dans le sens inverse, pour permettre à de jeunes Français de découvrir la République tchèque pendant un an…

« Ce serait une excellente idée ! Il existe déjà plusieurs dispositifs entre nos deux pays : il y a donc ce programme ‘Un an en France’, mais aussi les sections tchèques à Nîmes et à Dijon dont on va célébrer le centenaire, les mobilités Erasmus+… Ceci dit, permettre à de jeunes Français de faire une part de leur scolarité en République tchèque à travers d’autres programmes de mobilité serait une bonne idée. Mais l’initiative reviendrait à la partie tchèque. »

L’appel est donc lancé… En attendant, il reste à souhaiter bonne chance à la prochaine promotion du programme Un an en France.