Les étudiants Erasmus de retour en Tchéquie comme en France
Début octobre, les étudiants ont enfin repris les cours en République tchèque. L’occasion de retrouver des étudiants Erasmus, nombreux malgré la pandémie, en France comme en Tchéquie. Les deux pays accueillent chaque année plusieurs centaines d’étudiants internationaux ravis de découvrir le système scolaire d’un pays étranger.
En 2019, 1511 étudiants français sont venus en République tchèque dans le cadre du programme Erasmus, d'après les données publiées par la Commission européenne. Selon la Maison de la Coopération Internationale à Prague, la France était, quant à elle, la deuxième destination privilégiée par les étudiants tchèques en 2019.
Ce mois d’octobre signe le retour des étudiants Erasmus dans ces deux pays notamment grâce à une certaine amélioration de la situation sanitaire. Originaire de Quimper, Marie est arrivée fin août pour un semestre en tant qu’étudiante en échange à l’Université Charles et Karolína vient de Bohême et étudie actuellement à Sciences Po Lyon. Toutes les deux nous expliquent leur choix pour ces deux pays :
« J’ai choisi de venir en République tchèque parce que c’est un pays d’Europe centrale et je voulais visiter cette région. C’est donc un pays qui est au cœur de l’Europe et les voyages autour, dans les grandes capitales, ne sont pas chers. C’était aussi un pays que je ne connaissais pas et que j’avais envie de découvrir. »
« J’ai d’abord choisi de venir en France pour apprendre la langue. L’anglais est ma seconde langue mais il m’en fallait aussi une troisième. Je veux travailler pour l’Union européenne et le français est une des langues de travail. La France est proche de la République tchèque mais la culture est très différente, c’est aussi pour cela que je suis venue ici. Je voulais vivre ce changement et voir les paysages variés qu’il y a en France : les montagnes, la mer, la campagne… »
Malgré une certaine ouverture, le Covid reste cependant dans tous les esprits. Les étudiants rencontrés ont ainsi expliqué avoir préféré une destination en Europe pour plus de sécurité. Le Covid a également impacté l’installation des étudiants à l’étranger, que ce soit aux niveaux des conditions d’entrée ou de la recherche d’appartement, comme nous le confie Karolína :
« J’ai un peu peur qu’un nouveau confinement soit mis en place. Au début, je voulais louer un appartement mais j’ai finalement opté pour une colocation dans une maison où il y a un balcon et un jardin. Si les frontières referment, je pense que je rentrerai en République tchèque. »
Une différence majeure demeure toutefois entre l’Erasmus en République tchèque et en France, à savoir les restrictions sanitaires en vigueur dans chaque pays. Si Karolína évoque une vérification quasiment systématique du pass sanitaire en France, les étudiants français ont plutôt été surpris par le peu de restrictions en Tchéquie, comme l’expliquent Marie et Damian, étudiant à la faculté de sport de l’Université Charles :
« Je pensais que ça allait être très strict et j’ai été très surprise en arrivant parce que le port du masque n’est pas tellement respecté à part dans les transports. Pendant nos cours, nous n’avons pas eu besoin de le mettre tout le temps et dans la rue personne ne porte le masque donc j’ai été plutôt surprise par le fait que les gens ne soient pas si protégés par rapport à ce à quoi je m’attendais. »
« Je m’attendais à ce que ce soit un peu plus strict, comme en France. Ici, nous avons l’impression que le Covid n’existe pas. C’est super car nous reprenons une vie comme avant. »
Un avis relativement partagé par Hilaire, étudiant en sciences sociales à Brno. Arrivé il y a plus d’un mois en Tchéquie, il précise toutefois que malgré ces faibles restrictions, l’existence de la pandémie se fait toujours ressentir :
« Nous ne portons pas les masques en cours, ce sont des cours assez restreints, nous sommes dans des classes de quinze ou vingt personnes donc il n’y a pas besoin de mettre trop de règles en place. Donc dans la pratique, je dirais que nous sommes revenus à la normale en République tchèque, mais psychologiquement nous avons toujours cette appréhension et ce stress qui reste constant. »
Malgré certaines préoccupations liées aux conditions sanitaires, partir en Erasmus est une expérience rêvée et attendue par la majorité des étudiants. Si tous ne peuvent évidemment pas partir, ceux qui ont cette chance en profitent et vivent souvent une belle expérience, comme en témoigne Damian :
« Ce qui me plaît, c’est vraiment de rencontrer toutes ces personnes venues des quatre coins du monde, de pratiquer la langue anglaise, de vivre une expérience à l’étranger, loin de chez moi et de mes repères et de découvrir un nouveau pays, une nouvelle ville. »
Durant le cursus universitaire, l’année effectuée à l’étranger est effectivement l’occasion de découvertes en tout genre et les étudiants interrogés évoquent les principales différences qu’ils ont remarquées entre les deux pays :
« La première différence que j’ai remarqué est qu’en France, il ne se passe rien entre midi et 14 heures. Je pense que tout le monde est juste censé prendre son repas pendant deux heures ! Je préfère cela au système tchèque où nous devons manger un snack rapidement en fin de matinée. Ici, vous buvez aussi beaucoup de vin alors qu’en Tchéquie, c’est plutôt la bière. Enfin, je trouve les gens très polis. Si je souris à quelqu’un dans la rue, il va me répondre et me dire ‘bonjour’, c’est agréable. »
« La vie en République tchèque est beaucoup moins chère qu’en France. Au quotidien, tout ce qui est alimentaire, restaurants, sorties, c’est beaucoup moins cher qu’en France. Concernant le mode de vie, j’ai trouvé Prague très silencieuse, c’est une ville assez calme avec des gens beaucoup plus détendus qu’en France. »
Si Karolína, Damian et Marie s’accordent sur la faible hospitalité des Tchèques, l’avis d’Hilaire semble cependant détoner :
« Je dirais que les villes sont très jeunes, en tout cas à Brno. Ce sont des gens très ouverts. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup dessiner et peindre et il m’arrive de me poser dans la rue pour dessiner une belle rue, un beau bâtiment et beaucoup de Tchèques sont venus me parler et me dire qu’ils aimaient mes dessins, ce qui m’arrive très rarement en France. »
Cette année, la pandémie n’a pas empêché les échanges universitaires entre la Tchéquie et la France. Grâce à leur proximité géographique et leurs différences culturelles, ces deux pays restent donc attractifs pour les étudiants en quête d’expérience à l’international !