Jan Palach, 37 ans après

0:00
/
0:00

Ce lundi 16 janvier, 37 ans se sont écoulés depuis le jour où l'étudiant tchèque Jan Palach s'est immolé par le feu, en signe de protestation contre l'occupation du pays par les troupes du Pacte de Varsovie et pour réveiller la nation de la léthargie dans laquelle elle semblait sombrer, quelques mois après l'écrasement du fameux « Printemps de Prague ». Comme tous les ans, une cérémonie commémorative a eu lieu à, Vsetaty, sa ville natale située à une trentaine de kilomètres de Prague. Alena Gebertova y a assisté, et a retenu la confession d'un participant français à la cérémonie, M. Jena-Pierre Fargette, qui s'est rendu à Vsetaty pour la cinquième fois déjà.

« J'avais presque le même âge que Jan Palach, quand il s'est martyrisé pour défendre des idées de liberté. Je suis né dans le village où il y a eu le général La Fayette qui avait défendu la liberté en Amérique. J'ai été très touché par son martyre. Je n'avais pas le même courage et je dois dire que lui, il avait beaucoup de courage. J'attendais que le pays devienne libre, parce que je ne serais jamais venu en Tchécoslovaquie, tant qu'il y avait le rideau de fer.

Vous souvenez-vous du moment où vous avez appris la mort de Palach ?

« Tout à fait, j'étais interne en médecine à Clermond-Ferrand et quand j'ai appris ça j'ai été frappé de stupeur, il y avait un article dans Le monde et j'ai dit qu'il fallait vraiment du courage pour ce sacrifice suprême. J'ai été très touché. Il faut vraiment aimer son pays pour faire ça ».

Comment avez-vous trouvé la cérémonie ?

« C'est la première fois que je la trouve très professionnelle. D'habitude il y a des enfants des écoles et ça fait un peu patronage. C'est la première fois que j'ai trouvé tant d'émotion et tant de ferveur. Je suis surtout heureux qu'il y a des jeunes qui perpétuent ce souvenir. La seule chose que je regrette c'est que je n'ai pas trouvé de cartes postales ou de livres, en anglais par exemple, se rapportant à l'événement et à l'époque de 1968...

Tant que je serai en bonne santé, je pense que je viendrai. Jan Palach, c'est un personnage qui est très important. Vous avez de grands personnages, Gandhi par exemple, et pour moi, il est à ce niveau ».