Jaroslav Plašil : « Si on est dans cette situation, c’est simplement parce qu’on n’a pas été bons »
L’équipe de République tchèque de football affrontera la Slovaquie, samedi, à Bratislava, dans un match capital pour son avenir. En cas de nouvelle défaite, les Tchèques pourront en effet déjà faire leurs adieux à la phase finale de la Coupe du monde en Afrique du Sud, en juin et juillet prochains. Lundi, les vingt-et-un joueurs retenus par le nouveau sélectionneur Ivan Hašek se sont rassemblés à Prague afin de préparer ce premier match de la dernière chance. Un groupe de joueurs dont fait également partie Jaroslav Plašil. Après deux saisons passées dans la Liga espagnole, l’ancien milieu de terrain de l’AS Monaco a retrouvé cet été la Ligue 1 sous le maillot des Girondins de Bordeaux. La situation délicate de l’équipe nationale, ses retrouvailles avec le championnat de France et son nouveau club, autant de thèmes évoqués par Jaroslav Plašil au micro de Radio Prague.
-Après six matchs de qualification, la République tchèque est seulement cinquième de son groupe avec huit points, et surtout sept points de retard sur la Slovaquie, son adversaire samedi. Comment expliquez-vous votre mauvais départ et votre mauvais classement ?
« C’est simple : on a mal commencé les qualifications avec un match nul (0-0 en Irlande du Nord) et une défaite (1-2 en Pologne). Après un tel départ, c’est toujours difficile de rectifier le tir. Heureusement on a encore une chance de qualification. Mais pour cela il nous faut gagner nos quatre derniers matchs. »
-Selon vous, qu’est-ce qui a changé entre le match perdu à domicile en avril contre la Slovaquie et celui de samedi à Bratislava ?
« Beaucoup de choses ! Il y a eu de nombreux changements à la tête de la fédération et dans le staff technique de l’équipe nationale. On peut donc dire que c’est pour nous comme un nouveau départ, même s’il est encore trop tôt pour dire ce que apporter l’arrivée d’Ivan Hašek au poste de sélectionneur. On pourra le dire lorsque les qualifications seront finies. En attendant, nous sommes tous là pour faire le maximum et nous qualifier. Et ça commence par ce premier match contre la Slovaquie. »-Malgré tout, comment expliquez-vous que la République tchèque se retrouve aujourd’hui derrière la Slovaquie, l’Irlande du Nord ou la Slovénie, des équipes d’un niveau de celles qu’elle battait régulièrement ces dernières années ? Est-ce principalement dû à l’absence de certains joueurs comme Jan Koller et Tomáš Rosický, rappelés pour le match contre la Slovaquie ?
« Oui… Peut-être… Peut-être pas… Je pense que le principal problème est que les joueurs qui étaient sur le terrain n’ont pas produit de bon jeu et n’ont donc pas obtenu de bons résultats. Si on se retrouve dans cette situation difficile, c’est tout simplement parce que nous n’avons pas été assez bons. Maintenant, comme je l’ai dit, on a toujours une chance et il faut tout faire pour la conserver le plus longtemps possible. »-Depuis la Coupe du monde 2002, à laquelle elle n’a pas participé, la République tchèque a participé à toutes les phases finales d’Euro ou de Coupe du monde. Mais elle a pu s’appuyer sur une génération exceptionnelle de joueurs avec notamment Nedvěd, Poborský et Šmicer. Aujourd’hui, on peut aussi penser que c’est un peu normal qu’un petit pays comme la République tchèque rentre dans le rang ?
« Oui, c’est vrai, ce sont de grands joueurs qui ont arrêté. On change de génération petit à petit et ce n’est jamais facile. Mais il y a des jeunes qui arrivent et il faut aussi leur laisser un peu de temps. »
- Le rappel de Jan Koller, certes en forme dans le championnat russe mais qui avait pris sa retraite internationale, et de Tomáš Rosický, qui n’a plus joué depuis un an et demi, n’est-il pas un peu un aveu d’impuissance, une façon de reconnaître qu’on n’a pas su les remplacer ?« Pas du tout ! Je ne vois pas les choses comme ça : ce sont tout simplement deux des meilleurs joueurs de notre pays. Dans le cas de Koller, s’il est bon avec son club, c’est normal qu’il soit sélectionné. Vraiment, c’est normal que les meilleurs joueurs soient là. »
-Personnellement, comment se passe votre début de saison dans votre nouveau club, Bordeaux ?
« Très bien. Je suis content : j’ai joué les deux premiers matchs. Ensuite, je n’ai pas joué le troisième contre Nice car j’étais un peu malade. Mais j’ai disputé les vingt-cinq dernières minutes contre Marseille, dimanche. On a dix points, on reste invaincus… Tout va bien, donc. »
-Après plusieurs saisons dans le championnat de France à Monaco, vous aveu eu envie de découvrir autre chose et vous êtes parti en Espagne. Pourquoi avoir choisi de revenir finalement assez vite en France ?
« Il y avait à la fois sans doute un manque d’ambitions à Osasuna Pampelune, où j’évoluais, et puis j’avais envie de rejouer des grands matchs, notamment en Ligue des champions. »
Avant le match contre la Slovaquie, un entretien avec Petr Čech, le gardien tchèque de Chelsea, toujours en français, sera également diffusé et publié dans les Faits et événements de jeudi.