Jean-Dominique Giuliani : pour une intégration toujours plus forte de l'UE
Les 27 pays membres de l'Union européenne ont trouvé un consensus en celui qui concerne la Déclaration de Berlin, malgré certains points de discorde, en rapport avec le Traité constitutionnel. Sur l'initiative de la Grande-Bretagne, de la Pologne et de la République tchèque, ce point n'y a finalement pas été mentionné. La République tchèque était représentée notamment par le président Vaclav Klaus, qui a mis en doute l'utilité de la déclaration en question, dénonçant également le fait qu'un débat n'avait pas précédé sa signature ce qui serait, d'après-lui, « un exemple classique du déficit démocratique »... A l'occasion de cet important anniversaire, Prague accueillait récemment une conférence internationale, histoire de dresser des bilans et de s'interroger sur l'Europe de demain. Ecoutons Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, de Paris.
« Ces 50 ans de l'Europe des traités qui en fait a commencé en 1950, avec la déclaration de Roman Schuman et de la Communauté économique des charbons et de l'acier, ces 50 ans c'est le moment aussi de faire un bilan avant de regarder vers l'avenir. Si l'on compare les deux situations en 1950 et celle en ce début du XXIe siècle, je crois que l'on peut être fier de ce que l'Europe a fait. Non seulement elle s'est réconciliée, mais elle était au lendemain de la Seconde Guerre mondiale divisée, ruinée, et aujourd'hui elle est réunifiée, et sur le plan économique, elle constitue la première puissance économique au monde, avec un PIB de 1300 milliards de dollars, alors pas d'équivalent.
Donc, le regard que nous portons sur le passé récent doit être très positif. Cela ne veut pas dire pour autant que dans ce monde qui a changé, il n'y a pas de nouveaux défis... Pour moi, il est clair que l'idée des pères fondateurs de l'Europe reste la bonne. Une coopération toujours plus étroite entre les nations, dont les identités restent respectées mais qui pour exercer leur souveraineté dans un monde plus compétitif, différent, multipolaire où il y a de nouvelles puissance qui arrivent, il faut mettre en commun un certain nombre des attributs de la souveraineté dans toute une série de domaines. On l'a vu, en matière économique ça marche, le grand marché intérieur unique, maintenant en matière de sécurité, de défense, en matière de gestion d'énergie, en matière d'immigration. Voilà quels sont les nouveaux défis. Et ces nouveaux défis doivent être à la hauteur de ce que nous avons fait jusqu'à maintenant. Il faut être un peu grands, un peu au-dessus des problèmes du quotidien. Pour résoudre les problèmes de nos citoyens, dans les années qui viennent, il n'y a pas d'autre alternative qu'une intégration toujours plus forte de l'Union européenne... »