Jean-Pierre Soisson, président du groupe d'amitié franco-tchèque à l'Assemblée nationale : « Quand je descends dans une cave à Melnik, je me sens chez moi »
Le ministre tchèque des Affaires étrangères a effectué, jeudi une visite d'une journée en France. Après s'être entretenu au Quai d'Orsay avec son homologue Philippe Douste-Blazy, Cyril Svoboda s'est rendu à Dijon. Dans le chef-lieu de la Bourgogne, le chef de la diplomatie tchèque a été reçu par le maire de la ville, François Rebsamen, et le député et président du groupe d'amitié franco-tchèque à l'Assemblée nationale, Jean-Pierre Soisson. Ce dernier a expliqué au micro de Radio Prague quel était le rôle concret de ce groupe :
« Le groupe rassemble des députés de tous les partis politiques qui suivent la politique intérieure, économique, extérieure de la République tchèque, et tous ceux qui sont favorables à un élargissement de l'Europe et à un rôle majeur, plus important que Prague pourrait jouer dans cet élargissement. J'ai été élu président de ce groupe parce que lorsque j'étais président de la Bourgogne, j'avais signé le premier accord de coopération entre la Bourgogne et la Bohême centrale, et le résultat est que vous avez à Prague la Maison de la Bourgogne. Je m'efforce donc de fédérer autour de moi à l'Assemblée, en liaison avec l'ambassadeur de la République tchèque à Paris, tous ceux qui sont partisans d'un rôle croissant de la République tchèque, et nous avons reçu mercredi une quinzaine de députés de Prague appartenant aux commissions des médias, de la défense et de l'agriculture qui sont venus et qui viennnent régulièrement à Paris comme je vais régulièrement à Prague pour tenir des réunions communes. C'est ainsi par une sorte d'interpénétration des élus que les relations peuvent se développer entre nos deux pays. »
-Au début des années 1990, qu'est-ce qui vous a amené à vous intéresser à la République tchèque et pourquoi vous êtes-vous plus particulièrement intéressé à la région de Bohême centrale ?
« Je suis historien d'origine et j'ai écrit une biographie de Charles Quint, et je me suis intéressé également à la vie de l'empereur Charles IV de Luxembourg, qui a introduit les plans bourguignons dans votre pays, ce qui a permis le développement des vins de Bohême et de Moravie. Et pour moi, Prague est peut-être la plus belle ville d'Europe. Et Prague redevient une des capitales de l'Europe. Prague a été la capitale de l'Europe, elle a été la capitale de l'empire bourguignon. Et donc l'Europe avec Prague et la République tchèque revient en quelque sorte dans ses meubles d'origine. Et j'ai souhaité que se développent les liens entre Dijon et Prague, que se crée ici à Dijon l'institut politique (annexe de Sciences-Po Paris) pour les étudiants d'Europe centrale, et c'est un jeune Tchèque qui en est devenu le directeur. Et je m'efforce, dans la limite de mes moyens, que ces liens se resserrent encore. »« Les relations entre la Bourgogne et la Bohême centrale sont relativement récentes depuis l'accord de coopération que j'ai passé avec Petr Bendl. Ce sont deux pays de vin. La Bohême entoure Prague, c'est une région merveilleuse, et nous avons donc sympathisé. Et quand je descends dans une cave à Melnik, je me sens un peu chez moi. »