Jeden svet/One World - un certain regard sur les droits de l'Homme

Antoine Cattin
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La huitième édition du festival de films documentaires Jeden svet/One World s'est terminée jeudi soir. Organisé par l'ONG humanitaire Clovek v tisni/People in need à Prague et dans d'autres villes du pays, le festival a battu cette année des records d'affluence avec 32 000 spectateurs en huit jours dans la capitale. Antoine Cattin est un réalisateur suisse qui faisait partie cette année du jury.

« J'ai été très impressionné par le nombre de spectateurs, avec des jeunes qui vont voir toutes sortes de documentaires... C'est l'un des seuls festivals qui fonctionne en collaboration étroite avec une ONG humaintaire et c'est très bien organisé. Le directeur nous a dit qu'il souhaitait que ce soit un festival non des droits de l'homme mais un festival de cinéma. Et dans le jury, il y a effectivement uniquement des réalisateurs, et des jeunes réalisateurs. Si bien qu'on a eu une certaine cohésion au niveau du jury, ce qui aurait été moins possible s'il y avait eu parmi nous des représentants des associations de droits de l'homme, des journalistes, ou des gens qui n'ont pas la même sensibilité que nous par rapport au cinéma. »

Parmi les 118 documentaires projetés, venus de 40 pays différents, plusieurs ont été primés, dont un film allemand, Les enfants de l'hiver-la génération silencieuse, récompensé du prix de la meilleure réalisation. Antoine Cattin :

« C'est un film qui est très personnel et raconte l'histoire de la famille du réalisateur. De manière très précise et fine il fait un retour vers le passé de sa famille qui avait vécu jusque là sur un espèce de tabou : la place du grand-père dans le système nazi. C'est un film difficile à décrire, ce qui pour moi est un critère du fait qu'il s'agit vraiment d'un film. C'est fait d'une manière très sensible. On a vraiment des moments forts avec une impression de voyage dans le passé. »

Le film qui a gagné le prix principal du ministère de la Culture touche de près l'histoire tchèque, l'histoire tchécoslovaque. Intitulé My zdes/Here we are, il raconte l'histoire d'une famille déportée par les Soviétiques de la Russie sub-carpatique vers le Kazakhstan:

« Le réalisateur suit cette famille depuis le moment où elle revient en Slovaquie, en montrant à quel point l'intégration est pratiquement impossible. C'est centré sur le personnage du père, qui vit le plus mal ce retour parce que son âme et sa vie sont au Kazakhstan. Il trouve finalment du travail et une maison. Puis revient à un moment donné au Kazakhstan où sont vraiment tournées les scènes les plus fortes du film... »