Jiri Paroubek a soutenu à Paris le oui au référendum français sur le Traité constitutionnel

Le Premier ministre tchèque Jiri Paroubek avec le maire de Paris Bertrand Delanoë
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Paris a été la destination du premier déplacement à l'étranger du nouveau Premier ministre tchèque Jiri Paroubek. Ce mercredi, il a participé à un meeting du Parti socialiste français, en campagne pour le oui au référendum sur la Constitution européenne, un référendum qui aura lieu le 29 mai prochain. Reportage d'Alena Gebertova

« Chers amis, je suis particulièrement heureux d'accueillir ce grand rassemblement de citoyens qui veulent faire progresser la démocratie et la justice en Europe, d'accueillir ce beau rassemblement de militants socialistes fidèles à leur patrie »...

C'est par ces mots que le maire de Paris Bertrand Delanoë a ouvert, mercredi soir, au cirque d'hiver de Bouglione, le grand meeting du Parti socialiste pour le Oui au Traité constitutionnel. Le Premier ministre tchèque Jiri Paroubek était l'une des nombreuses personnalités politiques qui ont bien voulu y participer. Une présence hautement appréciée par le chef du Parti socialiste, M. François Hollande.

« Nous considérons qu'il est très important qu'un pays ami comme la Tchéquie puisse à travers son Premier ministre social-démocrate venir à une réunion des socialistes européens pour la ratification du Traité, parce que nous avons des relations avec les Tchèques depuis longtemps, mais aussi parce qu'il y a des questions qui sont posées en France sur l'élargissement à l'Est, qu'il y a des craintes et des peurs. Il est donc important qu'un ami tchèque Premier ministre vienne dire : ayez confiance dans notre participation à l'Europe, ayez confiance dans notre conception de l'Europe, nous sommes des sociaux-démocrates, nous sommes des solidaires, nous venons dans l'Europe pour participer à un développement commun et non pas pour vous prendre des emplois... Du vote français va dépendre l'avenir du Traité constitutionnel. Il y a un débat qui va avoir lieu dans quelques mois en RT et qui a déjà été initié. Notre souci est que tous les pays puissent ratifier le Traité, d'abord la France et la RT ensuite... Nous avons parlé aussi de la situation dans nos deux pays. Je considère que les efforts qui sont faits maintenant depuis plusieurs années en République tchèque apportent leurs fruits : un développement important de l'économie, des augmentations de salaires qui permettent de comprendre que l'élargissement ce n'est pas un risque ni pour les pays qui y entrent ni pour les pays qui y sont déjà. C'est une chance pour que l'Europe soit plus forte ».

Le Premier ministre Jiri Paroubek, investi voilà près d'une semaine, a saisi de son côté l'occasion pour soutenir le oui français et pour expliquer la position de son gouvernement. Dans son discours prononcé au meeting, il a tenu à souligner :

« Le gouvernement à la tête duquel je me trouve, s'est fixé comme l'un des principaux objectifs la ratification du Traité constitutionnel. La République tchèque veut participer activement au projet européen, en tant que pays qui a eu à vivre, longtemps, sous un régime totalitaire et qui sait apprécier le prix de la liberté. Seule une Union européenne forte est à même de nous garantir cette liberté. Je crois qu'à la fin du mois de mai, l'Europe entière pourra être en liesse. Je crois en un « oui » français, je crois en un « oui » socialiste ».

Et puisqu'il était question de liberté, un nom ne devait être omis, à cette rencontre parisienne aux couleurs socialistes. Il a été évoqué par Jack Lang :

« L'une des personnes qui a incarné cette lutte pour la libération de l'Europe face au joug soviétique... c'est Vaclav Havel ».

C'est aussi par Jack Lang qu'un bref message de Havel qui se trouve actuellement aux Etats-Unis, pour un séjour d'études de deux mois, a été lu...

« Même si je n'appartiens à aucun parti, votre invitation m'a touché. Aujourd'hui, dans une période décisive, le débat au sujet de l'intégration européenne est l'affaire de tous. Le débat auquel nous assistons en France ne concerne pas exclusivement les Français, mais les citoyens de l'Union européenne toute entière. J'ai plusieurs fois plaidé pour que l'Union européenne se dote d'une Constitution, d'une loi fondamentale que même les enfants à l'école pourraient s'approprier. Ce qui est en jeu c'est l'esprit même de l'intégration européenne. Et je considère que le Traité européen apporte beaucoup de choses positives et qu'il sera source d'un vrai changement ».