JO 2024 - Beach-volley : sous la Tour Eiffel, David Schweiner et d’Ondřej Perušič rêvent grand
En l’absence d’équipe tchèque dans les sports collectifs à Paris, les performances de David Schweiner et d’Ondřej Perušič en beach-volley seront suivies d’un œil particulièrement attentif lors des prochains Jeux olympiques. Au pied de la Tour Eiffel, sur l’un des plus beaux sites de la compétition, et trois ans après l’énorme déception des Jeux de Tokyo, les champions du monde en titre, les premiers de la discipline dans leur pays, entendent bien écrire une nouvelle page de l’histoire du sport tchèque.
« Il n’y a pas beaucoup d’endroits plus emblématiques en France que de jouer sous la Tour Eiffel. »
La perspective d’évoluer sur le Champ de Mars au pied de l’un des monuments les plus célèbres au monde réjouit bien évidemment David Schweiner qui, en fin de semaine dernière, avec son partenaire Ondřej Perušič, a été l’un des premiers sportifs à s’envoler depuis Prague pour la capitale française, où la paire tchèque fera son entrée très attendue dans la compétition dimanche prochain, 28 juillet, avec le premier de ses trois matchs de groupe.
De par leur statut de champions du monde en titre et les différents résultats qu’ils ont obtenus depuis, David Schweiner et Ondřej Perušič font partie tout à la fois des favoris du tournoi olympique qui réunira vingt-quatre équipes et des principaux prétendants tchèques à une médaille à Paris.
Des Jeux qu’ils abordent avec un certain esprit de revanche puisqu’à Toyko, en 2021, un test Covid positif d’Ondřej Perušič peu après son arrivée au Japon les avaient empêchés de s’entraîner et même de disputer leur premier match de groupe, réduisant ainsi à néant leurs chances de qualification pour la suite d’un tournoi qu’ils avaient finalement achevé à une décevante 19e place. Jiří Kejval, le président du Comité olympique tchèque, espère donc que la meilleure paire tchèque de beach-volley de l’histoire saura faire oublier ce mauvais souvenir à Paris :
« Il y a trois ans, les Jeux de Tokyo avaient été une tragédie sportive pour David Schweiner et Ondřej Perušič dans la mesure où ils n’avaient pas pu s’entraîner et n’avaient finalement pu participer à la compétition qu’à la dernière minute. Nous nous étions alors dit qu’il fallait qu’ils tentent de nouveau leur chance lors des prochains Jeux. Entre-temps ils ont été sacrés champions du monde, le stade de beach-volley sous la Tour Eiffel sera l’un des plus beaux sites de ces Jeux, David et Ondřej font partie des favoris du tournoi olympique et je serais très heureux pour eux s’ils pouvaient écrire une autre page de leur belle histoire. »
Leur qualification pour Paris, David Schweiner et Ondřej Perušič l’ont décrochée au Mexique en octobre dernier. Sur le sable de Tlaxcala, après avoir d’abord créé la sensation en quarts de finale en dominant les tenants du titre norvégiens puis en battant la paire suédoise composée de David Ahman et de Jonatan Hellvig en trois sets en finale, les deux hommes sont devenus les premiers champions du monde tchèques de beach-volley de l’histoire.
Une performance majuscule qui avait alors été saluée comme il se doit y compris par le Premier ministre, Petr Fiala, qui, à leur retour du Mexique, avait reçu et personnellement félicité David Schweiner et Ondřej Perušič au siège du gouvernement :
« Il est magnifique de voir que, bien que la République tchèque ne possède pas de plages en bord de mer, elle soit capable de tels succès comme celui-ci avec ces champions du monde. »
Bien que le beach-volley, malgré un intérêt croissant pour sa pratique, reste d’abord essentiellement un passe-temps estival pour une majorité de Tchèques, ce titre de champions du monde n’était pas le fruit du hasard puisque, un an plus tôt déjà, Schweiner et Perušič avaient été sacrés vice-champions d’Europe ou avaient encore, par exemple, remporté l’épreuve du Pro Tour organisée sur le stade de Roland-Garros, où la terre battue avait pour l’occasion laissé la place au sable pour être transformé en courts de volley de plage. Paris est donc une ville qui, dans un passé récent, a déjà plutôt bien réussi à Schweiner et Perušič...
Deux joueurs qui évoluent ensemble depuis 2016, faisant d’eux une des paires les plus anciennes sur le circuit mondial, avec toujours leur entraîneur italien Andrea Tomatis, grand artisan de leurs succès, à leurs côtés. Une longévité de huit années qui, selon David Schweiner, est relativement rare dans leur sport :
« En beach-volley, les paires changent souvent et régulièrement, surtout dans les grands pays où il y a plus de joueurs et donc plus de possibilités de former différentes équipes de qualité. En Tchéquie, même si la situation a évolué avec l’arrivée de nombreux jeunes ces dernières années, cela a longtemps été plus difficile tout simplement parce que le choix de joueurs était plus restreint. Bien que nous soyons de bons amis, le fait qu’Ondřej et moi soyons restés autant d’années ensemble, avec notre entraîneur Andres Tomatis, est quelque chose d’assez spécial. »
À respectivement 30 et 29 ans, David Schweiner et Ondřej Perušič, que le Premier ministre après leur titre mondial avait qualifiés d’« exemples » parce qu’ils ont mené des études supérieures parallèlement à leurs carrières de sportifs, devraient vivre à Paris un des derniers temps forts de leur parcours en commun. Très appréciés du grand public aussi pour le sens de l’humour avec lequel ils considèrent leurs performances et leur réussite sportives, les deux hommes rêvent donc de faire aussi bien que le grand-père d’Ondřej Perušič, Boris, qui avec l’équipe de Tchécoslovaquie de volley-ball avait ramené une médaille d’argent des Jeux de Tokyo en 1964. Et décrocher l’or sous la Tour Eiffel ne serait assurément pas mal non plus...