JO de Sotchi : de l’or, de l’argent et du chagrin
Mercredi a de nouveau été une sacrée journée pour la République tchèque aux Jeux olympiques de Sotchi. La patineuse de vitesse Martina Sáblíková a tout d’abord conservé son titre olympique sur 5 000 mètres, avant que, quelques minutes plus tard, le relais mixte ne décroche la médaille d’argent en biathlon. Ce jeudi, à quatre jours de la clôture des Jeux, le bilan tchèque s’élevait à huit médailles, dont deux d’or, soit déjà deux de plus qu’à Vancouver il y a quatre ans. Seule ombre au tableau, il n’y a pas eu de miracle en hockey sur glace : battue par les Etats-Unis (2-5) en quarts de finale, la République tchèque est éliminée plus tôt qu’espéré du tournoi olympique.
Martina Sáblíková de nouveau championne olympique de patinage de vitesse sur 5 000 mètres, c’est tout sauf une surprise. Ce résultat est avant tout la confirmation de la nette domination de la Tchèque sur la distance, mais aussi de son travail et de son talent. Pratiquement invaincue depuis sept ans sur 5 000 mètres, distance sur laquelle elle avait été sacrée une première fois à Vancouver en 2010, Martina Sáblíková était logiquement la grandissime favorite de la course de Sotchi. Mais on le sait, le plus difficile en sport parfois est de faire respecter son statut, de ne pas sous-estimer ses adversaires et la préparation pour répondre aux attentes du public et des médias. Autant d’éléments que Martina Sáblíková a parfaitement maîtrisés mercredi. Vainqueur en 6’51’’54, la Tchèque a devancé de 2’’74 la Néerlandaise Ireen Wüst et de 4’’12 l’Allemande Carien Kleibeuker. Après Eva Samková en snowboard cross dimanche, Martina Sáblíková est ainsi devenue la deuxième Tchèque sacrée championne olympique à Sotchi. Mieux encore, avec cinq médailles, dont trois d’or, depuis le début de sa carrière, la patineuse est devenue la sportive tchèque la plus titrée de l’histoire des Jeux olympiques d’hiver. Et si l’on tient compte également des JO d’été, elle se range désormais derrière les légendes que sont la gymnaste Věra Čáslavská (7 médailles d’or et quatre d’argent) et l’athlète Emil Zátopek (quatre médailles d’or, une d’argent). Excusez du peu quand même… Autre fait marquant de ces Jeux de Sotchi dans le camp tchèque : le phénomène biathlon. La République tchèque a en effet terminé deuxième du relais mixte (2x6 + 2x7,5 km). Sur les huit médailles remportées depuis le début des Jeux, pas moins de cinq l’ont été en biathlon, discipline pourtant loin d’être la plus populaire en République tchèque, même si les succès actuels devraient quelque peu modifier la donne. Composé de Veronika Vítková, Gabriela Soukalová, Jaroslav Soukup et Ondřej Moravec, le relais tchèque a franchi la ligne d’arrivée, mercredi, avec 32’’6 de retard sur la Norvège, l’Italie prenant la troisième place. A noter que vainqueur avec la Norvège, Ole Einar Bjoerndalen a décroché à cette occasion la treizième médaille de sa carrière, sa huitième en or, devenant ainsi l’athlète le plus titré de l’histoire des Jeux olympiques d’hiver. Les hockeyeurs, eux, sont restés assez loin de toutes ces performances de haute volée appelées à rester gravées dans l’histoire olympique. Malgré une victoire (5-3) relativement convaincante contre la Slovaquie en barrages mardi qui avait redonné un peu d’espoir, la Reprezentace a souffert de la comparaison contre les Etats-Unis. Menés dès la 2e minute de jeu, les Tchèques ont malgré tout égalisé dès la 5e avant d’encaisser deux autres buts, dont un à deux secondes de la sirène, dans le premier tiers-temps. Et deux buts de retard après seulement vingt minutes de jeu contre une sélection américaine aussi talentueuse et enthousiasmante depuis le début du tournoi, c’en était trop pour le vétéran Jaromír Jágr et ses partenaires. Après cette défaite logique (2-5), la République tchèque quitte donc le tournoi olympique de hockey sur glace pour la deuxième fois consécutive par la petite porte et sans médaille, la dernière, de bronze, remontant à Turin en 2006. Et au vu des résultats des équipes de jeunes dans les compétitions internationales ces dernières années, on peut légitimement s’inquiéter pour l’avenir du hockey tchèque.