Joël Chapron d’Unifrance : « En dix ans, le cinéma français a retrouvé une place enviable en République tchèque »
Le Festival du film français se rapproche à grands pas. C’est jeudi que sera donné le coup d’envoi de la dixième édition, une édition anniversaire, inaugurée par le film d’animation Persépolis, tirée de la BD de Marjane Satrapi. Rencontre avec Joël Chapron, responsable du secteur Europe centrale et orientale pour Unifrance, une organisation qui se charge de promouvoir le cinéma français dans le monde.
« L’idée initiale était, quelques années après la chute du mur de Berlin, quand tous les pays d’Europe centrale et orientale ont connu une grave crise du cinéma dans son ensemble, et du cinéma français en particulier par ricochet, Unifrance a décidé de réinvestir ces territoires. Nous savions, statistiques à l’appui, que le cinéma français y avait été très présent du temps du communisme. A partir du moment où vous avez dans un pays un terreau, or ce terreau existait, c’est beaucoup plus facile de renvoyer les spectateurs dans les salles de cinéma plutôt que de les y amener quand ils n’en ont jamais vu. Donc on a lancé un certain nombre de manifestations dans le milieu des années 1990 pour remettre en lumière le cinéma français.
En ce qui concerne la République tchèque, on fête en effet le dixième anniversaire et on s’aperçoit, en regardant les statistiques, que depuis dix ans, le cinéma français a retrouvé une position relativement enviable, même très enviable, si on le compare aux autres cinématographies européennes. On a aujourd’hui une vraie diversité, sur les écrans pragois en tout cas, et un peu sur la province. C’est dû à deux choses : à la diversité du cinéma français mais aussi à la diversité des distributeurs tchèques qui achètent du cinéma français. Comme ils sont très divers, on a à la fois des comédies, des films d’auteur, des films d’animation, des documentaires, on a un peu de tout sur le grand écran. »
Donc, d’après vous, ce qui passe dans les cinémas tchèques est un reflet relativement fidèle de ce qui est projeté et de ce qui se fait en France ?« A peu près. Mais je préfère dire les cinémas pragois, car ce qui se passe en province est un peu différent. Nos films ne circulent pas sur tout le territoire, comme ils le devraient ou comme on pourrait l’espérer. Mais à Prague, oui, à mon sens, la vingtaine de films qui passent par an représente un assez joli panorama de ce qui se fait. »