Après des mois d’hésitation et de louvoiement, les députés tchèques ont enfin dit « oui » au Traité de Lisbonne. La première phase du processus de ratification du traité a été entamée grâce aux voix des députés de l’ODS, formation leader de la coalition gouvernementale, dont une partie était résolument contre jusqu’à maintenant. Quelles sont les raisons de ce changement d’opinion et quel est l’avenir du processus de ratification du Traité de Lisbonne en Tchéquie ?
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Le mérite du vote du Traité de Lisbonne par les députés tchèques revient probablement au Premier ministre, Mirek Topolánek, président du Parti civique démocrate (ODS), la formation politique qui conduit le gouvernement et dont une partie des députés étaient les principaux adversaires au document qui devrait réformer les institutions européennes. Leur argument majeur, dans lequel ils se confondaient avec les vues du président tchèque, Václav Klaus, qui se déclare ouvertement comme un opposant au Traité de Lisbonne, était que la Tchéquie perdrait sa souveraineté nationale en déléguant une partie des pouvoirs de ses institutions nationales à Bruxelles. Le chef du gouvernement a décidé d’abandonner la tactique d’attente qui convenait jusqu’à maintenant à l’ODS et d’appeler au début le plus rapide possible du processus de ratification du Traité de Lisbonne, donc à son adoption par la Chambre des députés, ce qui a été fait avec 125 voix pour sur un total de 197 députés présents. Le processus de ratification peut donc maintenant continuer au Sénat, la chambre haute du Parlement. Pourtant, Mirek Topolánek ne pense pas que la partie soit gagnée :
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« Je suis vraiment satisfait que le Traité de Lisbonne ait été adopté par la Chambre des députés. Pourtant, une nouvelle bataille nous attend au Sénat, car l’adoption du Traité de Lisbonne est liée à la ratification d’autres traités avec les Etats-Unis. Il s’agit aussi des réserves que nous avons à l’égard du Traité de Lisbonne lui-même. Si elles sont acceptées, rien n’empêchera plus sa ratification. »
Il convient d’indiquer que le Traité de Lisbonne, après son adoption par les deux chambres du Parlement, doit encore être signé par le président de la République, Václav Klaus. Ce dernier ayant déjà fait savoir qu’il attendrait la décision de l’Irlande, après un éventuel second référendum dans ce pays, les experts en juridiction discutent déjà de son droit ou non de refuser un traité adopté par les deux chambres du Parlement de la République tchèque…