Mirek Topolánek sous les feux de l’actualité

David Cameron et Mirek Topolánek, photo: CTK

Au cours de ce week-end Mirek Topolánek, ancien premier ministre et chef de l’ODS, le plus important parti de droite tchèque, a attiré sur lui plusieurs fois les feux de l’actualité. Il a d’abord mis en cause le Traité de Lisbonne le qualifiant de « document mort », puis a fini par modérer la teneur de ces propos.

David Cameron et Mirek Topolánek,  photo: CTK
Samedi, Mirek Topolánek accueillait à Prague le chef du Parti conservateur britannique David Cameron. Le leader des « Tories » a d’abord affirmé son soutien à l’ODS avant les élections au Parlement européen et ensuite s’est rendu en compagnie de Mirek Topolánek en Pologne pour y rencontrer les dirigeants du PiS, parti catholique ultraconservateur des frères Kaczynski. Objectif de la visite : créer une fraction eurosceptique au Parlement européen. C’est lors de cette rencontre que Mirek Topolánek a fait une déclaration rappelant fort la rhétorique du président tchèque Václav Klaus. Selon ses paroles, le Traité de Lisbonne serait un document mort qui ne correspond pas à la réalité du XXIe siècle et qui, de toute façon, devra être remanié juste après sa ratification. Ces paroles ont suscité de vives réactions en République tchèque dont celle de Martin Bursík, chef du Parti des Verts et ancien partenaire de coalition de l’ODS :

«Je suis très surpris et même un peu bouleversé par cette déclaration. (…) L’ODS revient à ses racines fondamentalistes et anti-européennes. Ce parti se présente comme pro-européen mais en même temps les déclarations de ses leaders et surtout le choix de ses partenaires politiques, laissent entendre qu’il s’agit d’un parti qui s’apprête à s’isoler en Europe.»

Face à ces réactions Mirek Topolánek a quelque peu modifié son discours et lors d’un débat télévisé, ce dimanche, a cherché à expliquer ses opinions sur le document qui doit réformer les mécanismes politiques de l’Union:

Mirek Topolánek
«J’ai dit, et tout le monde en Europe le sait, qu’en principe le Traité de Lisbonne ne traite pas des problèmes de l’avenir de l’Union européenne. (…) Cependant, malgré nos doutes et nos objections, aucun de nos pays, c’est-à-dire, ni la Grande-Bretagne, ni la Pologne, ni la République tchèque, n’ont jamais voulu, ne veulent et ne voudront jamais procéder à l’annulation de ce projet.»

Selon David Cameron, l’objectif de la nouvelle fraction au Parlement européen serait de créer une alternative aux opinions fédéralistes, d’assouplir les mécanismes de l’Union et de limiter ses dépenses. Les membres de la fraction naissante n’excluent pas une éventuelle collaboration avec le mouvement Libertas de l’eurosceptique irlandais Declan Ganley.

Mirek Topolánek figure également dans la nouvelle affaire du premier ministre italien Sylvio Berlusconi. En mai 2008, lorsqu’il était encore premier ministre, Mirek Topolánek a été invité dans la villa du chef de gouvernement italien en Sardaigne, résidence très suivie par les paparazzis. Sur les photos de ces derniers on y verrait, selon le journal britannique Times, non seulement les très jeunes filles qui peuplaient le jardin de la villa mais aussi Mirek Topolánek en tenue d’Adam. Les avocats de Berlusconi se servent maintenant des photos de l’ancien chef de gouvernement tchèque dévêtu pour faire interdire à la presse italienne la publication de l’ensemble de ces documents compromettants.