La colère des syndicalistes tchèques, opposés à la réforme des finances publiques
Quelque 30 000 syndicalistes ont protesté, samedi, dans le centre de Prague, contre le projet gouvernemental de réforme des finances publiques récemment débattu à la Chambre des députés. « Réforme, oui, mais une réforme juste », a revendiqué la foule en bloquant, pendant une heure environ, la voie rapide qui traverse la capitale.
« Nous ne ferons pas baisser la dette publique en diminuant les impôts, en coupant les dépenses sociales, en limitant les avantages des employés et en leur retirant les tickets restaurant », écrivent, dans leur déclaration commune, les 50 organisations syndicales tchèques représentées à la manifestation. On écoute le président de la confédération qui les réunit, Milan Stech :
« Je me permets de dire que seul un gouvernement sourd et borné ne tiendrait pas compte du message que ce rassemblement veut faire passer. Mais si ce gouvernement fait semblant de n'avoir rien entendu, s'il ne prend pas notre déclaration au sérieux, il risque d'essuyer les conséquences que cela peut avoir. »Or, le ministre du Travail et des Affaires sociales, Petr Necas, ne semble pas vouloir reculer devant cette critique...
« Les syndicats refusent d'admettre que ce pays a besoin de réformes. Si certaines mesures proposées par le gouvernement ne sont pas mises en oeuvre, les finances publiques peuvent devenir incontrôlables. Cette politique d'autruche, nous la refusons absolument. La direction des syndicats s'oppose à toute réforme, ce que nous ne pouvons guère accepter. »Rythmée par des sifflets et des tambours, la manifestation des syndicats tchèques a également réuni sur la place Venceslas les représentants du Parti social-démocrate et du Parti communiste. Les manifestants ont été soutenus par leurs collègues slovaques, polonais, allemands et autrichiens. A noter que le programme de réformes devrait être soumis à l'adoption au Parlement cet été. Un débat difficile est encore prévu, étant donné que le projet a aussi de nombreux critiques de l'autre côté du spectre politique, du côté de ceux qui jugent la réforme, au contraire, insuffisamment radicale.