La crue s’est stabilisée au nord de la Moravie pour avancer vers le sud
La vague d’inondations qui a frappé la Moravie du Nord et la Silésie s’est déplacée vers le sud de la Moravie, où la culmination des cours d’eau était attendue ce mercredi. Les précipitations intenses à l’origine de ces inondations ont cessé, et les prévisions météo s’annoncent plus optimistes.
L’état d’alerte aux inondations du plus haut degré déclaré sur la Moravie du Nord a pu être levé ce mercredi. Le niveau des cours d’eau commence à baisser progressivement. L’état d’alerte restera toutefois en vigueur encore pendant un mois dans plus de la moitié des communes de Moravie - Silésie et dans la région de Zlín. Selon le gouverneur de la région, Jaroslav Palas, cela permettra aux mairies de faire face plus rapidement aux dommages :« Nous pouvons par exemple décider de l’approvisionnement prioritaire en eau ou en moyens de désinfection. Nous pouvons commencer sans délai à construire de nouveaux bâtiments et à éliminer les conséquences de la catastrophe. Après le recul des eaux, il faudra procéder à l’évaluation de l’état statique des bâtiments, éventuellement à la démolition de certaines constructions. Pour tout cela, nous avons besoin d’un régime spécial, et c’est ce que l’état d’alerte nous permet. » Comme en 1997, la commune la plus sinistrée, à 90%, est celle de Troubky, en Moravie centrale, où neuf personnes avaient été tuées lors des inondations dévastatrices il y a treize ans. Paradoxalement, l’eau qui a de nouveau envahi cette commune de 2 000 habitants a épargné les localités voisines. Selon le maire de Troubky, Radek Brázda, les habitants espéraient ne plus vivre pareil désastre. Les mesures anti-inondations que le gouvernement a promis de réaliser restent insuffisantes :
« Le problème essentiel, en ce qui concerne les grands travaux, concerne leur conception. Des problèmes se posent également avec le rachat des terrains à proximité de la commune, où un polder devait être réalisé. D’autres mesures anti-inondations, moins importantes, sont en train d’être réalisées, mais leur effet ne peut pas être immédiat, bien entendu. »
Contrairement aux inondations de 1997, qui avaient fait cinquante victimes et avaient duré plus de trois semaines, la crue actuelle est heureusement moins importante. Les causes sont toutefois les mêmes: le cumul de précipitations très intenses. La situation sur les barrages moraves, qui ne parvenaient pas à retenir les eaux, est sous contrôle, souligne Rut Bízková, ministre de l’Environnement et présidente de la commission nationale anti-inondation, selon laquelle la Tchéquie coopère étroitement avec la Pologne voisine, où la crue a déjà fait cinq victimes :« Une collaboration entre le bassin du fleuve Oder et la partie polonaise est nécessaire, car ce qui se passe chez nous se répercute de façon marquante sur notre voisin. Mardi, il y a eu des informations selon lesquelles des débits d’eau auraient été déversés par nos barrages vers la Pologne. Mais c’est faux. Nos débits ne sont pas plus importants que la situation le nécessite. La situation est sous contrôle également en ce qui concerne la partie polonaise. » Ce mercredi, les yeux des hydrologues étaient rivés sur la Moravie du Sud où le niveau des rivières venant du nord devait culminer. Les bulletins météo se voulaient toutefois rassurants : ni la population, ni les habitations ne devaient être menacées. Le gouvernement envoie une première aide aux communes sinistrées. La somme dont il dispose est de 100 millions de couronnes, un peu moins de 4 millions d’euros, mais il peut, si nécessaire, utiliser une réserve budgétaire de près de 3,65 milliards de couronnes, soit l’équivalent de 146 millions d’euros.