La Déclaration de Prague

Avant de quitter Prague, les participants au Forum 2000 ont adopté la Déclaration de Prague. Astrid Hofmanova présente ses points les plus importants...

Forum 2000
L'omniprésence et l'omnipuissance de la mondialisation, peut-on lire dans la Déclaration de Prague, a apporté à l'humanité une série de conquêtes salutaires mais, d'un autre côté, la plus grande partie de la population mondiale la considère comme une menace, dont les racines résident notamment dans des inégalités économiques. L'humanité n'ayant pas le courage, ni la bonne volonté de chercher une issue à cette situation, c'est non seulement la coexistence pacifique des peuples mais la survie même de l'humanité qui sont en danger. Les signataires de la Déclaration de Prague se sont penchés sur le rôle de deux instruments qui devraient stopper cette évolution défavorable : démocratie et économie mondialisées. Selon eux, la première devrait chercher les méchanismes et les institutions qui respecteraient les valeurs communes à tout le monde ainsi que les diversités locales. L'économie mondialisée, à son tour, devrait être dirigée par le principe de solidarité, pour éviter que le marché mondialisé ne profite qu'à un cinquième de la population de notre planète. Mais le bon système politique et l'économie puissante ne sont pas une panacée, la civilisation moderne doit compter avant tout sur elle-même, sur ses bases spirituelles et morales, sur "un codex éthique commun". Ainsi, la solidarité, l'égalité, la coopération, la tolérence, la compréhension, le respect et la responsabilité devaient devenir les mots clés de ce troisième millénaire.

La Déclaration de Prague essaie de tracer aussi un cadre institutionnel qui permettrait de transformer ces valeurs en d'utiles pratiques. Parmi les institutions qui devraient jouer un rôle primordial, il y a l'ONU qui, d'après les participants au Forum 2000, est en retard sur l'état réel du monde actuel. Cette institution devrait être réformée, car elle reflète plutôt le partage du pouvoir à la moitié du XXe siècle que le besoin actuel d'un dialogue mondial, peut-on lire dans la Déclaration. Celle-ci s'adresse aussi au FMI, à la Banque mondiale et à l'Organisation Mondiale pour Commerce, institutions qui ont un grand potentiel pour aider les plus nécessiteux, mais qu'elles n'utilisent pas.

La Déclaration de Prague a été adressée à tous les gens de bonne volonté. Je cite: "Ce n'est que lorsque chacun d'entre nous prend en considération sa responsabilité dans notre monde commun, que la foi en tout ce qui, dans ce monde, suscite l'espoir, triomphera des menaces suspendues à juste titre au-dessus de nos têtes."

Auteur: Astrid Hofmanová
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