ONU : la Tchéquie représentée à New-York par les chefs de l'Etat et de la diplomatie
Après 31 mois d'un conflit qui « s'étend partout », l'Ukraine « devra être réaliste » quant à ses chances de récupérer les territoires occupés par la Russie, a déclaré le président tchèque Petr Pavel dans un entretien accordé au New York Times avant le début de la 79e Assemblée générale des Nations-Unies ce mardi.
« L'issue la plus probable de la guerre sera qu'une partie du territoire ukrainien sera temporairement occupée par la Russie. Mais, a-t-il ajouté, cette « situation temporaire » pourrait durer des années.
Immédiatement reprise par les courroies de transmission de la propagande russe sur les réseaux sociaux, cette partie de l’interview du chef de l’État a déjà été traduite dans de nombreuses langues. En revanche, un autre extrait important a été moins relayé.
« Parler d'une défaite de l'Ukraine ou d'une défaite de la Russie, cela n'arrivera tout simplement pas. La fin se situera donc quelque part entre les deux », avait ajouté le chef de l’État dans cet entretien accordé la semaine dernière et publié ce mardi dans le quotidien américain.
De son côté, le chef de la diplomatie tchèque, Jan Lipavský, lui aussi à NYC pour participer notamment au Conseil des affaires étrangères de l’UE, a indiqué sur le réseau X que « le seul plan de paix crédible est celui du président Zelensky ». « Qui d’autre que nous peut savoir que les négociations de paix ‘sur nous, sans nous’ sont une route vers l’enfer », a souligné le ministre tchèque en référence aux funestes Accords de Munich en 1938.
Petr Pavel doit prendre la parole mercredi devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. Juste avant, il a participé au Sommet de l’avenir :
« J’ai notamment évoqué le fait que la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine secoue l’ensemble du système international mis en place après la Deuxième Guerre mondiale. Étant donné qu’il s’agit d’un des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU qui est l’auteur de l’agression contre un État souverain, cela montre bien qu’il faut modifier ce système. »
« L’ONU est consciente de la nécessité de réformes institutionnelles, avant tout de ce Conseil de sécurité, pour être davantage opérationnelle et moins limitée par les droits de veto des membres permanents. »
« Par ailleurs, l’ONU doit être capable de réagir au développement des nouvelles technologies qui ont le potentiel pour améliorer la vie des gens dans beaucoup de régions mai qui sont aussi dans le même temps potentiellement d’importants facteurs de risques. Dans mon intervention, j’ai également mentionné l’utilisation de ces technologies dans la défense de l’environnement, qui va nous préoccuper de plus en plus, comme viennent de le montrer les inondations chez nous et dans le reste de l’Europe centrale et qui risquent vraisemblablement de se répéter. »