La femme en société et dans la vie active
En marge de la Journée internationale de la femme, donnons quelques chiffres et faisons quelques comparaisons en se référant pour cela à la rubrique Kariéra business du quotidien Hospodarské noviny du 10 mars. Mais auparavant, une introduction sur la femme en général, la femme en promotion sociale en Europe et en Amérique. En Tchéquie, la femme a certes beaucoup de mérites intellectuellement, mais elle reste, un peu comme en Europe du reste, défavorisée dans l'emploi et, plus grave, dans le salaire.
De la promotion féminine
Selon certains spécialistes, le sexe dit « faible » dispose de meilleures aptitudes que les hommes pour diriger les gens. Malgré cela, les femmes sont en minorité parmi les entrepreneurs et les managers. Mais il y a des exceptions. C'est tombé comme un cadeau du ciel à l'occasion de la Journée internationale de la femme, toujours célébrée en Europe occidentale : pour la première fois de son existence, 300 ans quand même, une femme va siéger au sein de la direction restreinte de la banque centrale britannique, (Bank of England). Rachel Lemax, une autre femme, deviendra le vice-gouverneur chargé de la politique monétaire. Il n'y a pas longtemps, un autre bastion masculin est tombé : la professeur d'anthropologie, Alison Richard, âgée de 54 ans, a été nommée au sein de la direction restreinte de l'Université de Cambridge. Présenter Carly Florina, la cheftaine de la société Hewlett Packard, n'est pas nécessaire. Son nom est paru dans les journaux à l'occasion de la reprise de la société Compaq. Malgré cela, dans son message de 2001, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le Secrétaire général de l'ONU indique que, hormis les revendications d'égalité, l'un des problèmes actuels les plus brûlants est le manque de femmes autour des tables de négociations et dans les fonctions de décision.Les Tchèques décideurs
L'engagement des femmes dans les activités de direction, politiques et d'entreprise, en République tchèque, ne correspond pas à leur pourcentage démographique. Malgré cela, elles apparaissent à des postes clé. Citons, parmi les politiciennes, Petra Buzkova, ministre de l'Enseignement, de la Jeunesse et de l'Education physique ; parmi les managers, la directrice générale de la société Transgas, Alena Vitaskova ; parmi les entrepreneurs, Edita Simackova, de la coopérative pour la fabrication chimique Severochema, ou Olga Firstlova, de la société GiTy Brno ; dans le domaine des sciences, la présidente de l'Académie des sciences, Helena Illnerova.
En Tchéquie, il y a 690 500 personnes qui entreprennent, dont 192 400 femmes seulement (Institut tchèque des statistiques, septembre 2002). Donc, un peu plus du quart. Selon une étude élaborée par Anna Putnova, Martina Rasticova, Jiri Dvorak et Danuse Spacilova, intitulée « Les barrières à l'entrée dans l'entreprise, la capacité des femmes à s'imposer en République tchèque et la comparaison avec l'UE » (éditée par VUT Brno, 2003), les femmes représentent 14 % de l'effectif de la haute politique (Sénat et parlement), et un cinquième de celui de la politique régionale. Les femmes représentent plus de la moitié des chômeurs, en Tchéquie, aussi bien que dans l'Union européenne. Voilà pour les chiffres de base.
La comparaison avec l'Union n'est pas pire
La position des femmes sur le marché tchèque, selon l'étude précitée, ne diffère pas d'une manière fondamentale en comparaison avec la situation des femmes dans l'Union européenne. Le fait que l'employé soit une femme n'est pas, dans la plupart des cas, un inconvénient ou un facteur discriminatoire. On peut considérer comme fait positif que les femmes aient un besoin inné de s'instruire, et qu'elles ressentent ce besoin comme un tremplin qui les aiderait à s'imposer. Mais, comparés à l'Union européenne, nous accusons du retard. En République tchèque, 89 femmes pour 100 hommes étudient dans une école supérieure, alors que dans l'Union, c'est en moyenne 104 femmes pour 100 hommes, au Portugal c'est 130 femmes, en Suède 124, au Danemark 122, en France 121 femmes...
En République tchèque, les femmes ont suffisamment de détermination pour être indépendantes et saisir une occasion professionnelle. C'est d'ailleurs la condition de leur introduction dans le domaine d'entreprise. L'intégration des femmes en politique serait le point le plus faible par rapport à l'Union européenne.
Alena Krizikova, de l'Institut sociologique de l'Académie des sciences, n'est pas aussi optimiste. Sur son site Internet www.genderonline.cz, elle a indiqué que les femmes tchèques, en comparaison avec les femmes dans d'autres pays européens, étaient parmi celles qui étaient les plus occupées, mais qu'en tant que juristes, chefs et employées de direction, elles ne gagnaient en moyenne uniquement que 55% du salaire des hommes au même poste, et que, dans les postes « féminisés » avec domination des femmes aux postes de dirigeants, des hommes dans la même position avaient un salaire supérieur même de 100% à celui de leurs collègues femmes.
Quels sont les avantages des femmes ?
Quand on compare des managers, on parle toujours d'un style masculin de direction, qui se caractérise par les ordres et le contrôle, alors que l'attitude des femmes est plutôt orientée vers la création d'une équipe de travail et la recherche d'un consensus.
« Les femmes managers désirent plutôt construire que gagner » déclare Debra Burrell, directrice régionale pour la préparation spécialisée à l'Institut Mars-Venus à New York. « Les femmes s'efforcent surtout d'atteindre un compromis et d'obtenir l'avis d'autres personnes ». En revanche, les hommes, selon elle, croient que s'ils demandent un conseil à quelqu'un d'autre, ils seront jugés comme n'étant pas sûrs d'eux ou comme des dirigeants qui ne connaissent pas la réponse à certains problèmes.
Et quels sont, selon certains spécialistes, les autres points forts des femmes qui les prédestinent à commander ? Les femmes, mieux que les hommes, savent renforcer et diriger le travail d'équipe. Elles préfèrent une communication ouverte au bureau et sont plus ouvertes aux avis des autres. Dans les postes dirigeants, elles réagissent plus rapidement à des appels au secours de leurs subordonnés. Elles tolèrent mieux les différences, elles sont également plus habiles dans le règlement des différends. Elles arrivent à décerner plus rapidement et avec plus de précision les problèmes de travail. Elles déterminent mieux les perspectives des employés et assurent mieux en retour un lien plus effectif. Ceci est valable d'une manière générale. Dans des cas concrets, comme certains pourraient le confirmer, il y a des écarts. Et ce, des deux côtés. Voilà pour vous rassurer, messieurs !