La France soutient les jeunes chercheurs tchèques

Photo: Commission européenne

Pour la 10ème fois, la cérémonie de remise des prix de chimie, pharmacie et médecine, décernés à des étudiants tchèques par l’Ambassade de France en République tchèque et les entreprises partenaires, Rhodia CT, Sanofi-Aventis et Pierre Fabre Médicament, s’est déroulée ce mardi. Comme le veut la tradition, c’est le professeur Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie 1987, qui a décerné les prix à trois étudiants par catégorie, retenus pour la qualité de leurs travaux de recherche, effectués dans le cadre de leur thèse de Doctorat ou de Master. A l’issue de la cérémonie, nous avons pu nous entretenir avec le professeur Daniel Scherman, président du jury du prix de pharmacie.

Daniel Scherman
Quelles qualités avez-vous trouvé chez les jeunes chercheurs tchèques ?

« Depuis dix ans que je viens, je trouve un très grand professionnalisme, le niveau équivalent à celui qui est en France, une très grande qualité de travail sérieux, peut-être même plus sérieux qu’en France, et une très grande solidité dans la présentation des résultats. Je suis donc personnellement très intéressé par les sujets que j’entends et par les possibles intérêts scientifiques qui peuvent en résulter pour la France et la République tchèque. Parfois, j’essaie d’identifier les laboratoires qui pourraient collaborer avec les laboratoires tchèques. »

Est-ce que le choix a été difficile ? Les débats ont été, paraît-il, assez animés…

« Je dirais que cette année, nous avions finalement assez facilement trouvé un consensus, car nous travaillons en consensus. Nous n’avons pas eu de difficulté à identifier les trois candidates, je précise que nous n’avons pas toujours que des jeunes filles, nous avons parfois des garçons, car nous avions trois candidates de très bonne qualité. Ce qui a été difficile, c’était de les classer. Mais le groupe des trois a été bien identifié. Nous avions aussi des candidats prometteurs qui étaient un peu jeunes et qui auront, je pense, d’excellents dossiers pour l’année prochaine. Nous avions vraiment trois candidates hors pair, cette année ».

Le séjour dans un laboratoire français fait partie du prix...

Photo: Commission européenne
« C’est pour cela justement que j’essaie d’identifier des laboratoires qui sont assez proches du domaine du candidat, quoique la plupart du temps les candidates connaissent parfaitement les laboratoires français et le laboratoire où elles voudraient venir. Mais si on a besoin de moi, je peux aider à identifier des laboratoires qui, à terme, pourraient recevoir ce candidat, mais en allant plus loin, qui pourrait engager une coopération de longue durée avec le laboratoire d’où vient le candidat. Le but de ceci n’est pas uniquement de montrer un laboratoire français à un étudiant tchèque, mais d’essayer d’établir des coopérations et une collaboration entre la science française et la science tchèque ».

La plupart des lauréats ne sont pas francophones. Est-ce que cela constitue un obstacle ?

« Les premières années, nous étions très dogmatiques, nous demandions une présentation en français. Mais cela faisait souffrir certains qui n’avaient pas le niveau et ainsi nous perdions les bons dossiers scientifiques, parce que les candidats finalement souhaitaient s’exprimer en anglais. Et finalement, nous avons accepté depuis plusieurs années que la présentation se fasse en anglais, car l’anglais est devenu une langue internationale. C’est malheureux pour un prix français décerné à l’Ambassade de France, mais nous souhaitons privilégier surtout la qualité des candidats. Nous pensons que si les étudiants viennent en France, ils auront la possibilité d’apprendre le français et de se familiariser avec le français et, pourquoi pas, de travailler pendant quelques années dans une entreprise française, de revenir en République tchèque et d’établir des ponts non pas cette fois-ci académiques, mais industriels, entre les industries de médicaments tchèques, qui sont très puissantes, et les industries de médicaments françaises. Je précise que la société Sanofi-Aventis a une équipe très développée en République tchèque, il y a donc déjà des collaborations dans le domaine de la pharmacie ».

Les neuf étudiants se verront remettre par les sociétés partenaires une somme allant de 10 000 à 70 000 couronnes. Les deux premiers lauréats de chaque discipline recevront des bourses d’un mois pour effectuer un stage dans un laboratoire français de leur choix.