Neuf jeunes chercheurs tchèques récompensés à l’Ambassade de France
Jeudi 8 octobre, l’Ambassade de France en République tchèque a décerné, avec les sociétés Rhodia CR, Sanofi-Aventis et Pierre Fabre Médicament des prix scientifiques à neuf étudiants et jeunes chercheurs tchèques. Les lauréats se sont vus remettre des chèques de 10 000 à 70 000 CZK et ont obtenu des stages dans des laboratoires en France. Fondateur de ce concours, le prix Nobel de chimie 1987 Jean-Marie Lehn présidait la cérémonie. Il a répondu aux questions de Radio Prague.
Vous pouvez créer quelque chose d’équivalent en Slovaquie ?
« Oui, on peut, mais le temps, c’est le temps, et je n’ai pas un agenda que je peux étendre indéfiniment. Mais je me fais un point d’honneur de venir à Prague. Il y a eu d’autres prix, nous avions commencé des choses semblables à Bangkok et au Maroc. Mais comme toujours, la pérennité dépend beaucoup de l’engagement des gens locaux, et ici, c’est l’ambassade, grâce aussi aux chimistes et aux compagnies, qui a donné une solidité à l’ensemble, ce qui n’a pas été le cas à Bangkok et au Maroc, principalement aussi parce qu’il y a eu des changements de sociétés. Ça a donc moins bien marché. Par contre, j’ai appris récemment, que l’un des précédents ambassadeurs français en République tchèque, Joël De Zorzi, maintenant ambassadeur à Stockholm, est en train d’introduire une série de prix sur le modèle praguois. Donc ça fait des enfants. »Vous suivez ces récompenses depuis de nombreuses années. Voyez-vous une évolution des recherches, dans quel sens se dirigent-elles ?
« Je suis quelques chercheurs parce que je reçois parfois des lettres de ces lauréats me disant qu’ils ont reçu un prix etc. Mais ils sont nombreux. Et cela fait 90 lauréats en 10 ans, alors je ne peux pas tout suivre. Ce serait intéressant, si les sociétés en question ont le temps de le faire, de faire un petit relevé de ce que les titulaires sont devenus. Les domaines qui sont retenus sont des domaines actuels, c’est clair, et qui évoluent avec le temps. Quand on fait une thèse, on travaille sur un domaine dont on pense qu’il est d’importance et qui sera important dans le futur. Je crois que ce qui est retenu, quand je vois les titres des travaux qui ont été effectués, correspond bien aux genres d’études importantes actuellement mais qui vont devoir évoluer avec le temps. »En fin de cérémonie, vous avez tenu à présenter un professeur tchèque que vous connaissez bien. De qui s’agit-il et pourquoi avez-vous tenu à lui rendre hommage ?« C’est le professeur Rudolf Zahradník, qui est un des fondateurs et des grands théoriciens, qui a travaillé sur la théorie chimique et donc sur des types d’interactions entre molécules qui sont très importants parce qu’elles sont à la base de toute la chimie que nous avons développée. Sans ces interactions intermoléculaires, la chimie supramoléculaire que nous avons développée ne pourrait pas exister. C’est un ami de longue date. C’est un grand scientifique et un grand homme. »