Reportée du lundi 1er mars au jeudi 4 mars, la grève des transports en commun a été confirmée ce dimanche par le chef de l’Union des syndicats des transports en commun Luboš Pomajbík. En fin de semaine dernière, le gouvernement avait proposé une solution, qui doit néanmoins être approuvée par le parlement. Les revendications des syndicalistes se retrouvent donc en urgence à l’ordre du jour des discussions des deux chambres ces mardi 2 et mercredi 3 mars. Mais les différentes formations politiques ont déjà fait connaître leur position et il semble peu probable qu’un accord soit trouvé.
Les trains, trams et bus tchèques ont bien roulé ce lundi 1er mars puisque le mot d’ordre de grève, lancé par les syndicats des transports en commun la semaine passée, a été reporté au jeudi 4 mars. Mais les syndicalistes menacent désormais d’un conflit plus radical et même d’une série de grèves, phénomène relativement rare en République tchèque. L’objet du litige : une modification de la loi sur la TVA, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, qui a entraîné des retombées négatives sur un certain nombre d’avantages sociaux des employés. Concrètement, des taxes plus importantes devraient être désormais appliquées sur, par exemple, les tickets restaurants ou les abonnements de transport, ce qui conduirait, à terme, les employeurs à cesser d’octroyer certains de ces bénéfices à leurs employés. Le gouvernement, en réunion extraordinaire jeudi 25 février, a établi un amendement à la loi, considérant que les conséquences de la modification de la première loi sur la TVA étaient une erreur technocratique. Pourtant, le débat fait désormais rage dans la classe politique, et la menace de grève aggrave les tensions politiques, comme le remarque Luboš Pomajbík, du syndicat des transports en commun :
Luboš Pomajbík
« Vous savez, je perçois de façon très négative que les dirigeants des partis politiques dont le nom porte le terme de démocratique, se permettent de réagir de façon si hystérique aux mots syndicat et grève. Ce ne sont pas des gros mots. »
Les partis de droite, l’ODS et le parti TOP 09, ont décidé de ne pas se plier aux revendications des syndicats. Ils parlent de chantage et accusent le parti-social démocrate de manœuvres électoralistes avant les prochaines élections législatives de mai prochain. L’amendement proposé par le gouvernement ne devrait donc pas pouvoir franchir le seuil du Sénat, où la droite est majoritaire. Dans ces conditions, les syndicats n’ont pas l’intention de laisser tomber l’affaire. Jaroslav Pejša, président du syndicat des chemins de fer :
« La grève est prévue pour jeudi et nous allons décider mercredi après-midi, selon la situation, comment nous allons continuer et intensifier notre protestation. Une semaine ou dix jours après, nous pouvons organiser une autre grève, et si ça ne donne pas de résultats, nous nous mettrons encore en grève. »
Dimanche, le syndicaliste Luboš Pomajbík a annoncé qu’il n’est pas exclu que la grève de jeudi, prévue entre quatre et neuf heures du matin, soit prolongée toute la journée.