La guerre en Ukraine au cœur du 26e festival du film documentaire de Jihlava
Quelque 380 films sont à l’affiche du Festival international du film documentaire Ji.hlava, le plus important rendez-vous du genre en République tchèque, ainsi que dans toute l’Europe centrale et orientale.
Les festivaliers et les professionnels réunis, six jours durant, dans la ville de Jihlava, située entre Prague et Brno, pourront voir une centaine films présentés en première mondiale.
Au programme figurent les rétrospectives du cinéaste américain indépendant des années 1960 et 1970 Lionel Rogosin et de la réalisatrice américaine Shirley Clarke, ainsi que les nouveaux films de la légende du cinéma arménien Artavazd Peleshyan. Ji.hlava propose également la plus grande rétrospective du cinéma documentaire philippin jamais présentée en dehors de l’Asie.
Les films consacrés à la guerre en Ukraine, et ceux qui traitent d’autres conflits militaires, sont au cœur de cette 26e édition du festival de Jihlava, inaugurée par le documentaire « 8th Day of the War » d’Oksana Moiseniuk consacré aux femmes ukrainiennes en République tchèque après l’invasion de leur pays par la Russie.
Dans la section rétrospective intitulée « Notes sur la guerre », le public verra des documentaires emblématiques réalisés après 1945. « Nous avons été surpris par le fait que nous voyons soudainement des films datant de plusieurs décennies sous un jour nouveau », a dit à ce propos le directeur du festival Marek Hovorka.
La sélection comprend, entre autres, « Nuit et brouillard », un film du réalisateur Alain Resnais qui s’est rendu, en 1955, à la demande du comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, dans les anciens camps de concentration, pour retracer, à l’aide de documents d’archives, le calvaire des déportés.
Le festival Ji.hlava présente également un nouveau film du réalisateur ukrainien installé en Allemagne, Sergei Loznitsa. Intitulé « The Kiev Trial » (Le procès de Kyiv), le documentaire reconstitue le procès des nazis en 1946. « J’ai commencé à tourner ce film avant l’invasion russe de l’Ukraine, et au fil du temps, il est devenu très actuel », explique le réalisateur.
Comme chaque année, le festival de Jihlava fait la part belle à la production cinématographique tchèque : parmi les nouveaux documentaires présentés en première ou avant-première figure notamment le portrait du grimpeur tchèque Adam Ondra, « Posunout hranice » (Pushing The Limits) des réalisateurs Petr Záruba et Jan Šimánek, le film « Ti, kteří tancují ve tmě » (Those Who Dance in the Dark) de la réalisatrice Jana Ševčíková sur la vie des personnes malvoyantes ou encore le film « Návštěvníci » (The Visitors) de Veronika Lišková qui suit, pendant deux ans, une famille tchèque installée à Longyearbyen, au Spitzberg.
Le festival du film documentaire de Jihlava se poursuit jusqu’au 30 octobre.