La loi sur le dédommagement des Eglises ébranle la coalition gouvernementale

Le gouvernement vient de nouveau d’essuyer une défaite à la Chambre des députés lors la présentation de son projet de loi de dédommagement des Eglises dont les biens avaient été confisqués par le régime communiste tchécoslovaque. Le projet a été refusé et est reporté à la session de juin de la Chambre.

Vlastimil Tlustý,  photo: CTK
Il y a une semaine, le projet de loi sur le dédommagement des Eglises avait déjà été renvoyé par l’opposition et trois députés du Parti civique démocrate (ODS), leader de la coalition gouvernementale. Le principal critique du projet, Vlastimil Tlustý, ancien ministre des Finances, a fait des émules, car ce mardi cinq députés de l’ODS ont voté contre avec l’opposition social-démocrate et communiste, bien qu’après le vote l’un des députés de l’ODS ait assuré qu’il s’était trompé.

Les adversaires du projet présenté par le ministre de la Culture, Václav Jehlička, critiquent le montant des dédommagements et la manière dont il a été fixé. Vlastimil Tlustý affirme qu’il est contraire à la loi sur les restitutions et qu’il endetterait trop les générations futures. En effet, le dédommagement est étalé sur 60 ans. Dans les rangs de la coalition gouvernementale la réaction est vive, surtout de la part des chrétiens-démocrates à qui ce projet tient à cœur et qui fait partie de leur programme. Jan Kasal, vice-président de la Chambre et députés de ce parti, parle ouvertement d’un très grave problème de la coalition gouvernementale. Petr Nečas, ministre du Travail et des Affaires sociales appartenant à l’ODS voit la chose sous le même angle :

« Il est clair que le manque de loyauté de la part de députés de la coalition gouvernementale, que ce soit du parti des Verts, des chrétiens-démocrates ou même de certains députés du Parti civique démocrate est contraire à l’unité de la coalition. Cela met en danger la coalition elle-même tout comme son avenir. »

Petr Nečas va encore plus loin en affirmant que l’action des députés de l’ODS est coordonnée avec la social-démocratie. Le but serait de former une grande coalition entre ces deux partis, après la chute du gouvernement actuel et des législatives anticipées. Le président des sociaux-démocrates, Jiří Paroubek, s’est refusé à tout commentaire sur ces spéculations et deux députés de l’ODS ont réfuté toute coopération avec leurs collègues sociaux-démocrates, comme l’insinue le vice-président de la social-démocratie, Milan Urban. On écoute l’un d’eux, Jan Schwippel :

« Je n’ai pas eu de négociations avec quiconque et je ne sais pas pourquoi Milan Urban dit de telles choses. Le seul motif qui me vient à l’idée est une action en coordination avec quelqu’un de la coalition gouvernementale dont le seul objectif serait de salir la réputation d’un certain groupe de députés de l’ODS. »

Quoi qu’il en soit, la coalition tremble et l’un de ses membres, le ministre de l’Environnement Martin Bursík, appelle à garder son sang-froid, alors que le principal « rebelle » de l’ODS, Vlastimil Tlustý, laisse entendre que d’ici au mois de juin, un compromis sur la loi controversée pourrait être trouvé.