La nomination de David Rath, une nomination pas comme les autres...

Après deux semaines d'hésitations, le président de la République, Vaclav Klaus, a fini par nommer David Rath au poste de ministre de la Santé publique. Une tension a marqué cet acte, vendredi, au Château de Prague.

David Rath, photo: CTK

Un conflit entre le président de la République et le Premier ministre sur les compétences du chef de l'Etat et des propos de Rath qualifiant Vaclav Klaus de vieillard capricieux ont précédé la nomination. Les rapports tendus entre les deux hommes se reflétaient lors de la nomination qui s'est limitée aux formalités prescrites par la Constitution. Pas de félicitations, ni de toast comme il est de tradition en pareilles occasions. Il y a deux semaines, le président a refusé de nommer Rath au poste de ministre à cause de sa présidence de l'Ordre des médecins, estimant que l'exercice parallèle de ces deux fonctions était incompatible. Cet obstacle est tombé, après que David Rath a quitté, mardi, ses fonctions dans l'ordre professionnel. Entre-temps, il avait déjà pris, de facto, la direction du ministère en tant que premier vice-ministre.

Qui est David Rath ? Médecin de 39 ans, spécialisation médecine interne, homme qui ne manque pas de charisme et qui s'est assuré une réputation de combattant pour les salaires des médecins à une période pendant laquelle il dirigeait le syndicat des médecins et, plus tard, en tant que critique sévère du système de la santé publique en Tchéquie, de la position du chef de l'Ordre. David Rath n'est membre d'aucun parti, mais il a salué la candidature proposée par le parti social-démocrate pour pouvoir réaliser sa vision de réforme. Son objectif est de stabiliser un secteur qui souffre d'un endettement croissant suite au retard des paiements de la part des caisses d'assurance-maladie. Des économies seront donc de rigueur. Or, la priorité numéro un du nouveau ministre, c'est l'amélioration des soins médicaux: David Rath s'est mis d'accord avec les directeurs des hôpitaux relevant du ministère pour contrôler la qualité des soins accordés et d'en tenir au courant l'opinion publique :

David Rath, photo: CTK

« Le nouveau système de sanctions et de bons qui sera en vigueur dès le 1er janvier prochain concernera aussi bien le contrôle de la qualité des soins que le contrôle des résultats économiques des hôpitaux. »

La nomination du nouveau ministre est perçue d'un mauvais oeil par le Parti civique démocrate de l'opposition, selon lequel David Rath n'aura pas le temps de résoudre quoi que ce soit, dans le courant des huit mois de son mandat. David Rath doit, en plus, faire face à une nouvelle inculpation d'un conflit d'intérêt, cette fois-ci à cause de son amie Renata Horska, manager de la première société pharmaceutique dans le pays, Zentiva, cette inculpation ayant un goût de sensation compte tenu du fait que David Rath est marié et père de trois enfants.