La nouvelle ministre du Travail a du pain sur la planche
La sociale-démocrate Jana Maláčová devient ce lundi la nouvelle ministre du Travail et des Affaires sociales. Elle remplace le ministre démissionnaire Petr Krčál, mis en cause dans une affaire de plagiat, dans le gouvernement d’Andrej Babiš. Parmi ses priorités : l’augmentation des salaires, et d’abord dans le secteur public.
Depuis trois ans, elle dirigeait le département en charge de la politique familiale au ministère du Travail et des Affaires sociales. Autant dire qu’elle connaît bien ce cabinet. Alors que l’OCDE pointait récemment du doigt les problèmes que rencontrent les jeunes familles avec enfant en République tchèque, c’est particulièrement dans ce domaine que Jana Maláčová souhaite agir :
« Il y a toujours trop peu de travail à temps partiel en République tchèque. Nous aimerions proposer un changement dans le Code du Travail pour permettre de diviser certains postes de travail. En lien avec cette problématique du travail partiel, il y a aussi un manque, dans le pays, de places pour la garde des enfants en bas âge. Nous avons également une proposition pour améliorer cette situation. Nous souhaitons pouvoir financer le système des ‘groupes d’enfants’ et des micro-crèches. »
Petite curiosité : Jana Maláčová doit être nommée ministre par le chef de l’Etat Miloš Zeman à la résidence présidentielle de Lány, et non, comme c’est l’usage, au château de Prague. C’est un détail qui ne change rien au fait que, dès après la cérémonie, plusieurs dossiers importants attendent la nouvelle ministre.
Dans les semaines à venir, elle doit élaborer le projet de budget pour l’année prochaine, à soumettre au ministère des Finances, et négocier avec les syndicats de l’augmentation des salaires dans la fonction publique. Son prédécesseur, Petr Krčál, a préparé trois feuilles de route possibles. Jana Maláčová, qui entend aussi réévaluer le niveau du salaire minimum, est pour sa part favorable au scénario le plus ambitieux, celui d’une augmentation de 10 % pour les salariés du public et de 15 % pour les professeurs. Selon elle, cette politique est susceptible d’entraîner le reste de l’économie :
« L’augmentation du salaire minimum et des salaires des employés du secteur public devrait exercer une pression à la hausse sur les salaires de tous les citoyens de la République tchèque. »
Les discussions risquent d’être tendues avec la ministre des Finances, Alena Schillerová, du mouvement ANO, qui soutient quant à elle le scénario le plus restrictif, avec une hausse de 6 % pour les fonctionnaires, mais également de 15 % pour les enseignants. Elle explique :« J’ai donné peu de temps à la nouvelle ministre pour se familiariser avec la problématique mais nous n’avons plus beaucoup de temps. La variante qu’elle soutient représenterait une charge supplémentaire pour le budget de l’ordre de 5 milliards de couronnes. C’est quelque chose que je peux difficilement m’imaginer pour l’heure. »
Les vacances d’été de Jana Maláčová ne devraient en tout cas pas être de tout repos.