La pétrochimie tchèque face à la baisse des livraisons de pétrole russe
La principale source d’approvisionnement de la République tchèque en pétrole russe, l’oléoduc Droujba, ne devrait livrer que 40 % du volume habituel aux raffineries tchèques pendant le mois de juillet. Quelles sont les raisons de cette baisse et la pétrochimie tchèque serait-elle menacée par cette situation ?
Les livraisons du pétrole russe par l’oléoduc Droujba sont de plus en plus faibles au cours de ce mois de juillet. Le 16 juillet par exemple, elles ne représentaient que 10 % du volume habituel en cette saison. D’après le conseiller commercial de l’ambassade russe à Prague Grigori Sarishvili, Transnieft, la société nationale qui gère le fonctionnement de l’oléoduc Droujba, n’aurait pas fermé les robinets. Les responsables de la baisse du volume de pétrole livré à la Tchéquie serait des sociétés privées qui préfèrent d’autres clients qui paient plus cher, comme la Turquie par exemple. D’autres informations officielles parlent de problèmes techniques et le diplomate russe a catégoriquement exclu que la baisse des livraisons du pétrole russe pourrait être une réaction à la signature de l’accord tchéco-américain sur la construction d’une base radar américaine en Tchéquie. Les raffineries tchèques n’ont pas été touchées, jusqu’à maintenant, par le déficit du pétrole russe. Elles utilisent, en effet, des réserves qui sont créées aux frontières entre la Slovaquie et l’Ukraine, ce qui présente certains avantages économiques. Pourtant, cette fermeture des robinets de l’oléoduc russe est sans précédent aussi bien pour la Tchéquie que pour les autres pays de l’Union européenne. La société MERO, qui est le propriétaire de la partie tchèque de cet oléoduc et qui est aussi le seul transporteur de pétrole en Tchéquie, a immédiatement réagi. On écoute son directeur général, Jaroslav Pantůček :
« Nous sommes capables d’assurer les livraisons de pétrole de la même qualité en utilisant l’oléoduc d’Ingolstadt. Les raffineries tchèques seront donc pleinement approvisionnées au mois d’août. En plus de cela, nous avons réussi à conclure des contrats de livraison avec l’oléoduc IKL qui, à partir du mois de septembre, pourraient entièrement remplacer les livraisons de pétrole russe. »
L’oléoduc IKL transporte le pétrole d’Allemagne vers la Tchéquie. Cette matière première arrive en Allemagne par l’oléoduc TAL, de la Mer Caspienne, du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord. Ce sont de grandes sociétés internationales qui possèdent TAL, comme Shell, OMV, Exxon ou Eni. Le gouvernement tchèque serait candidat à l’achat d’une partie du capital de TAL pour diminuer la dépendance de l’économie tchèque au pétrole russe.