Pétrole russe : Prague favorable à un embargo européen, mais pas tout de suite

L’Union européenne a annoncé mercredi un nouveau train de sanctions en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Parmi ces sanctions figurent l’interdiction d’importer du gaz russe, ce qui semble compliqué pour la Hongrie et la Slovaquie notamment. Du côté tchèque, le Premier ministre s’est dit prêt à accepter à condition d’obtenir un délai de plusieurs années.

Bruxelles a proposé d'élargir les mesures déjà en place, en excluant la plus grosse banque russe, Sberbank, du système international Swift et donc en incluant un embargo sur le pétrole russe.

L'UE préconise désormais « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné, transporté par mer et par oléoduc », selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Cet arrêt serait « progressif », en commençant par les livraisons de brut « dans les six mois » et des produits raffinés « d'ici la fin de l'année ». Des dérogations sont envisagées pour plusieurs pays d’Europe centrale, dont la Slovaquie et la Hongrie, qui a déjà rejeté la proposition de la Commission qui « détruirait complètement la sécurité énergétique » du pays selon le gouvernement de Viktor Orban.

Petr Fiala | Photo: Bureau du Gouvernement tchèque

La position de son homologue tchèque Petr Fiala se veut plus conciliante, mais le Premier ministre indique dans le même temps que « les sanctions ne doivent cependant pas porter préjudice davantage aux citoyens tchèques qu’à la Russie. »

« La République tchèque est prête à soutenir la proposition si elle est obtient un délai jusqu'à ce que la capacité des oléoducs pouvant acheminer du pétrole vers la République tchèque soit augmentée », a déclaré Petr Fiala.

Le Premier ministre a également reproché au gouvernement précédent d’avoir « renoncé à gérer la sécurité énergétique et la diversité des sources ». Petr Fiala est ce jeudi à Berlin où il doit s'entretenir avec le chancelier allemand de la possibilité d'utiliser les terminaux allemands de gaz naturel liquéfié pour les approvisionnements qui seraient disponibles pour la République tchèque.

Il a indiqué aux journalistes avant de partir pour l'Allemagne que l'énergie sera un sujet clé des discussions, notamment pour négocier avec Olaf Scholz l’augmentation de la capacité de l'oléoduc TAL (Transalpine Oil Pipeline) depuis le port italien de Trieste.