La peur plane sur la Moravie centrale
Un maître chanteur anonyme a tenu en haleine, ces derniers jours, les habitants de la ville d'Olomouc en Moravie centrale.
Il y a quelques jours, la police a trouvé sous un pont ferroviaire, à Olomouc, une importante charge explosive. Cette tentative d'acte terroriste a été revendiquée, dans la lettre d'un anonyme demandant 10 millions de couronnes (quelque 330 000 euros) pour renoncer à d'autres attentats dans la région. La police a décidé de satisfaire à ses revendications et placé la somme divisée en plusieurs parties aux endroits indiqués dans la lettre anonyme. Jusqu'à présent, le provocateur n'est venu chercher aucun de ses colis contenant l'argent et qui sont disséminés à 25 endroits de Moravie centrale. Désirant éviter la panique, la police a décidé de ne pas révéler la majorité des informations sur cette affaire. Par contre, le gouverneur de la région, Jan Brezina, a mis la population en garde contre le danger d'attentats terroristes. Il a cité, dans les médias, une partie de la lettre anonyme et a appelé les habitants à la vigilance, notamment dans la journée de ce lundi où expirait le délais fixé par le maître chanteur. Cette initiative, mal vue par la police et jugée légitime par une partie de la presse, n'a pas provoqué la panique dans la ville, mais a eu quand même quelques effets néfastes. Dès le matin, on a constaté une multiplication d'alertes à la bombe. Les pyrotechniciens de la police ont été obligés d'intervenir à plusieurs endroits, et on est allé jusqu'à évacuer l'hôpital militaire d'Olomouc. Heureusement, toutes ses alertes se sont révélées fausses. L'affaire n'est pas restée sans conséquences politiques. Le ministre de l'Intérieur Stanislav Gross a critiqué le gouverneur d'Olomouc pour son indiscrétion qui aurait compliqué le travail de la police. Le ministre, lui, a essuyé à son tour la critique de Ivan Langer, du Parti civique démocrate, qui lui reproche de refuser à la population les informations auxquelles elle a droit. La police continue de rechercher le provocateur, mais elle ne dispose pour le moment que de peu d'indices. D'après les informations, qui ont filtré des milieux policiers, il s'agit d'un malfaiteur redoutable qui ne manque ni d'intelligence ni de savoir faire. Certaines formulations, dans la lettre, éveillent le soupçon qu'il s'agirait d'un ancien membre de la police.