La privatisation de grandes entreprises tchèques continue

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Le gouvernement tchèque vient de décider de la vente de 55 % de ses actions dans la société charbonière, Mines de la Bohême du nord, à la compagnie CEZ producteur et distributeur de l'électricité en Tchéquie sans problème, alors que la privatisation d'Unipetrol, une autre grande entreprise, suscite toujours des différends au sein de la coalition gouvernementale.

L'Etat vendra donc ses parts dans la société Severoceske doly, Mines de la Bohême du nord, à CEZ, une entreprise qui possède le monopole de la production et de la distribution de l'électricité en République tchèque. Une vente qui devrait lui rapporter dans les neuf milliards de couronnes tchèques (dans les 300 millions d'euros). Pourquoi CEZ ? Parce que cette société bénéficie d'un contrat d'exclusivité de trois mois accordé par le gouvernement au mois de juillet dernier. CEZ a été choisi en raison de ce contrat bien que d'autres sociétés aient même offert un meilleur prix. Selon certaines informations, la maison financière Penta Investiments aurait proposé deux milliards de plus. Le choix du gouvernement, d'après les économistes, est logique : en effet, CEZ est le plus gros client des Mines de la Bohême du nord, celles-ci étant le plus gros producteur de lignite en Tchéquie. Pour CEZ, l'aquisition de 55 % des actions de la société minière, où elle possède déjà 37 %, représente une garantie pour le bon fonctionnement de ses centrales thermiques. La vente doit encore être examinée par l'Office antimonopole et la Commission européenne, mais elle ne devrait pas rencontrer de problème.

Des problèmes, ils existent dans la privatisation de la grosse entreprise pétrolière, Unipetrol. Une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, en raison de sa liaison avec le processus de privatisation en Pologne et qui a fait l'objet d'une enquête d'une commission parlementaire dans ce pays. Des soupçons de corruption planent sur la privatisation d'Unipetrol et l'opposition parlementaire tchèque a demandé la formation d'une commission d'enquête. Une demande refusée par les sociaux-démocrates conduisant le gouvernement, mais soutenue par les chrétiens-démocrates qui font partie de la coalition gouvernementale. Une chose très mal vue par le Premier ministre, Jiri Paroubek, qui a demandé au leader des chrétiens-démocrates, Miroslav Kalousek, de promettre que les députés de ce parti ne voteraient plus contre les projets gouvernementaux. Coup de théâtre, jeudi soir, après la rencontre du Premier ministre, Jiri Paroubek, avec le chef des communistes, Miroslav Grebenicek. La social-démocratie serait pour la création d'une commission d'enquête, qui n'examinerait pas seulement la privatisation d'Unipetrol, mais qui s'occuperait, nous citons : « du rôle des sociétés privées dans la privatisation de l'industrie chimique. » D'après le chef des chrétiens-démocrates, la social-démocratie continuerait donc à « rougir » et le problème d'Unipetrol deviendrait un problème politisé. Le Parti civique démocrate, leader de l'opposition de droite, est du même avis, son vice-président, Ivan Langer, parlant ouvertement de « coalition rouge ». Le Premier ministre reste sur ses positions. Il faut déterminer tous les sujets liés à Unipetrol. Ainsi on en viendra à la société Setuza, contrôlé par l'homme d'affaires Tomas Pirt qui serait, d'après le chef du gouvernement, derrière toute la campagne des médias concernant Unipetrol. Une affaire qui continue à créer de gros remoux au sein de la coalition...