La ratification de l’accord sur le radar américain en Tchéquie ne sera pas simple

Karel Schwarzenberg a Condoleezza Riceová, foto: ČTK

L’accord principal sur la construction d’une base radar américaine en territoire tchèque vient d’être signé, pourtant il reste encore pas mal de chemin à parcourir avant que la grosse boule du radar ne se dresse dans les monts Brdy, au sud-ouest de Prague. En quoi consiste cet accord et quel est son avenir ?

Condoleezza Rice et Karel Schwarzenberg,  photo: CTK
Peu de temps après sa signature, le texte de l’accord sur l’implantation du radar américain en Tchéquie a été publié par le ministère des Affaires étrangères, le principal acteur du processus qui a conduit à cette signature historique. Quelles sont les grandes lignes de son contenu ? Les Etats-Unis s’engagent, après la construction du radar, à protéger le territoire tchèque contre une éventuelle attaques de missiles balistiques grâce au bouclier antimissile dont il fera partie. Le nombre de militaires américains sur la base radar ne dépassera jamais les 250 personnes, même lors de la relève du personnel. Le commandement de la base et des opérations de défense antimissile sera assuré exclusivement par les Etats-Unis. Pourtant, la Tchéquie disposera de son propre poste de commandement sur la base qui sera immédiatement informé sur une éventuelle attaque ou opération. L’accord stipule aussi textuellement que le radar fera partie, à l’avenir, du système de défense de l’OTAN.

Et comment fonctionnera ce radar ? Il diffusera sans discontinu des ondes radio dans les fréquences X, donc de 8 à 12 GHz. Il sera capable de détecter un vol de missile 4 minutes après son lancement et d’en informer sans retard la base antimissile dont il est inséparable. En dehors de cet accord principal, il reste encore à signer l’accord SOFA sur les conditions de séjour des militaires américains sur le sol tchèque. Les négociations sont en cours et ont butté sur la question de la TVA. La Tchéquie voudrait que les militaires américains la lui paient, mais les Etats-Unis posent la même condition ! Le principal accord entrera en vigueur après sa ratification par les deux chambres du Parlement tchèque et sa signature par le président de la République. Le processus risque d’être compliqué parce que l’opposition sociale-démocrate et communiste, mais aussi plusieurs députés de la coalition gouvernementale sont contre à la Chambre basse. Le chef des sociaux-démocrates, Jiří Paroubek, a même laissé entendre que si son parti revenait au pouvoir, l’accord pourrait être annulé. A ce sujet, l’ancien président Václav Havel dans un entretien exclusif pour la Radio tchèque :

Václav Havel

« Le Parlement peut adopter ou ne pas adopter cet accord. Dans le cas de son refus, il mettrait en danger la sécurité des générations futures. Dans le cas de l’adoption de cet accord, ce sera une décision positive qui devra être respectée même par un éventuel gouvernement différent. »

Alors que chez les députés la discussion risque d’être houleuse, au Sénat où le leader de la coalition gouvernementale, le Parti civique démocrate, dispose d’une confortable majorité, l’accord sur le radar américain devrait être adopté et le président Václav Klaus devrait le signer sans problème.