Selon le dernier rapport publié, mercredi, par la Commission européenne, la République tchèque et la Hongrie seront les seuls pays de l'Union européenne qui présenteront un déficit public supérieur à 3 % de leur produit intérieur brut à la fin 2008. Un rapport qui remet une nouvelle fois en cause l'adoption de l'euro en République tchèque, mais qui surtout dresse un bilan peu flatteur des finances publiques du pays.
Photo: Commission européenne
Le rapport de la Commission, qui porte sur l'état des finances publiques dans l'ensemble des pays de l'UE, constate que la situation budgétaire s'est améliorée d'une manière générale ces dernières années. Le déficit moyen est ainsi passé de 2,4 % en 2005 à 1,7 % en 2006, et même de 2,5 à 1,6 % dans la zone euro. Néanmoins, si l'on s'en tient aux derniers programmes de convergence, c'est-à-dire aux plans qui doivent mener les différents pays à adopter la monnaie unique européenne, seules la République tchèque et la Hongrie afficheront un déficit budgétaire supérieur à 3 % du PIB l'année prochaine, pourcentage à ne pas dépasser pour envisager l'adoption de l'euro. Tandis que selon les prévisions de Bruxelles, le déficit devrait atteindre jusqu'à 4,9 % en Hongrie, celui-ci ne devrait toutefois être que de 3,6 % en République tchèque. Pas de quoi se réjouir cependant.
Miroslav Kalousek
Il y a de cela quelques semaines, la Commission européenne avait déjà rappelé à l'ordre le gouvernement tchèque pour le mauvais état de ses finances publiques. En décembre prochain, le déficit du budget de l'Etat devrait en effet atteindre 3,9 % du PIB, soit une augmentation de 0,6 point par rapport à 2006, et ce alors même que Prague s'est engagé à réduire son déficit et que le pays bénéficie depuis plusieurs années d'une forte croissance économique. Même si le ministre des Finances, Miroslav Kalousek, reconnaît que la critique de Bruxelles est justifiée, les économistes estiment, eux, qu'il a manqué jusqu'ici une volonté manifeste des responsables politiques de mettre en place les mesures nécessaires pour réduire le déficit. Le gouvernement actuel de centre-droit espère toutefois y remédier avec ses réformes des finances publiques, réformes qui n'en sont toutefois encore qu'au stade de projet et dont rien ne permet aujourd'hui d'affirmer qu'elles seront adoptées tant la majorité de la coalition gouvernementale à la Chambre des députés est fragile.
Une situation peu réjouissante, donc, dans l'optique de l'adoption de l'euro, envisagée au plus tôt en 2012 par le gouvernement. Elle l'est d'autant moins que le rapport de la Commission européenne a classé la République tchèque parmi les six pays présentant des finances publiques dont le développement est estimé comme étant à hauts risques.