La République tchèque et la Belgique préparent le premier sommet du V4 et du Benelux
Le chef du gouvernement fédéral du Royaume de Belgique, Charles Michel, a effectué ce jeudi une visite en République tchèque. Son homologue tchèque Bohuslav Sobotka a souligné l’importance de cet événement pour les relations bilatérales, étant donné que la dernière visite d’un Premier ministre belge à Prague, celle de Guy Verhofstad, l’actuel représentant du Parlement européen pour les négociations dans le dossier du Brexit, remontait à 2004.
« Nous avons traditionnellement de bonnes relations bilatérales, elles sont stables et solides. Nous avons tous les deux formé le vœu que cette rencontre soit l’occasion de rehausser ces relations dans les différents domaines. Je me réjouis de constater qu’en ce moment, 200 entreprises belges sont actives en Tchéquie, c’est beaucoup », a commenté le Premier ministre Charles Michel.
Le Royaume de Belgique se range parmi les quinze partenaires commerciaux les plus importants de la République tchèque et les deux chefs du gouvernement ont évoqué plus spécifiquement le domaine des infrastructures qui s’avère prometteur pour renforcer encore ces échanges. On écoute le Premier ministre Bohuslav Sobotka :
« La possibilité d’utiliser le port d’Anvers me semble particulièrement importante pour la République tchèque. Avec mon homologue belge, nous nous réjouissons du fait qu'il existe, depuis l’année dernière, une liaison ferroviaire directe entre la Tchéquie et le port d’Anvers, ce qui pour les exportateurs tchèques constitue une alternative tout à fait attrayante au port d’Hambourg. »
Pour M. Sobotka, cette rencontre avec Charles Michel a surtout été un prélude au premier sommet des quatre pays du groupe de Visegrád, qui réunit la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne, avec les pays du Benelux. Initiée par la République tchèque, cette rencontre au sommet aura lieu le 19 juin prochain à Varsovie. Une opportunité, pour les anciens Etats membres et plus nouveaux de l’Union européenne de discuter des enjeux d’un « monde en ébullition » selon les mots de l’homme politique belge, qui faisait ainsi allusion à l’élection présidentielle aux Etats-Unis, à la situation en Turquie ou encore au vote sur le Brexit au Royaume-Uni. On l’écoute :
« Sur de très nombreux points, nous partageons des convictions et un certain nombre de préoccupations : l’Europe de la défense est un bel exemple. Dans quelques jours, un sommet de l’OTAN aura lieu à Bruxelles et nous aurons l’occasion d’y affirmer notre ambition de renforcer une stratégie de la défense européenne au sein de l’OTAN et non pas à côté de l’Alliance. Il existe toutefois des points sur lesquels nos opinions divergent. Je me réjouis d’avoir pu aborder à Prague, avec beaucoup d’ouverture, la question du dumping social qui constitue effectivement un problème grave. C’est un sujet qui mobilise l’opinion publique contre le projet européen dans de nombreux pays, dont le mien. Un autre point délicat se porte sur la question des migrations. Des actions fortes sur le plan externe à l’Union européenne sont également indispensables. »A Prague, les deux hommes ont formulé l’espoir que la première rencontre des pays du groupe de Visegrád et des Etats du Benelux représentent un point de départ d’un nouveau dialogue européen, une occasion aussi, pour leur génération politique, de dépasser des positions figées, « en faisant preuve du courage nécessaire », pour citer les propos de Charles Michel.